L'histoire :
Grèce. XVIème siècle. Giovanni converti à l’orthodoxie décide de se retirer dans la falaise des Météores. En explorant une grotte, il prend connaissance d’un message qui le laisse totalement perplexe : « Dieu n’existe pas ». A proximité, il découvre le squelette d’Ephrem, un moine qui, lui aussi, s’était retiré dans la grotte. Pour Giovanni, cela ne fait aucun doute, Dieu l’a laissé mourir dans le désespoir. Aussitôt, il quitte son lieu de retraite et prend la route vers l’Italie. Au port de Volos, un bateau génois le prend à son bord. Il regagne Pescara et sa forêt des Abruzzes avec le désir farouche de retrouver Maître Lucius et Pietro. Mais leur maison est totalement détruite. Un vieil homme passant par là lui narre les faits : les occupants de cette maison ont été assassinés par des hommes masqués avec des capes rouges. Ces tristes individus n’ont pas hésité à les brûler, à les torturer, à leur briser les os, pour qu’ils leur disent où ils avaient caché leur magot. Giovanni est persuadé que cette confrérie cherchait en réalité la lettre qu’il a confiée à Elena. Alors qu’il erre dans la campagne toscane, il se retrouve nez à nez avec les hommes masqués...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine L’oracle della luna est un pavé de plus de 600 pages écrit par Frédéric Lenoir et paru chez Albin Michel. Il n’est jamais simple de transposer en BD son propre roman. Accompagné par Rodolphe, scénariste à la bibliographie longue comme le bras, il nous livre une histoire solide, au rythme narratif soutenu, qui nous tient en haleine de la première à la dernière planche (au fait, quel est le contenu de cette fameuse lettre ? La prophétie de Luna va-t-elle se réaliser ?). On suit avec un plaisir non dissimulé les pérégrinations de Giovanni : ascète aux pays des Popes Grecs, chasseur aux bottes fourrées dans l’hiver des Abruzzes, esclave du Pacha à Alger la Blanche. Contrairement au tome précédent, où la relation amoureuse entre Elena et Giovanni occupait l’espace, ici, c’est l’aventure qui prime avant tout (Elena fait une courte apparition dans la grotte et puis c’est tout). Giovanni est une sorte d’Angélique, Marquises des Anges, le cul-cul-la-praline en moins. À la baguette graphique, la patte Griffo nous gratifie de sublimes coups de crayons et de couleurs sublimes. Chaque case est un modèle du genre, à montrer dans toutes les écoles de bandes dessinées.