L'histoire :
Tout se passait bien et la fête battait son plein. Jusqu’au moment où la princesse fait un malaise en plein repas. La foule est effarée et la panique augmente quand on comprend que personne ne peut la ranimer. Elle est prise d’un sommeil tellement profond qu’on croit à sa mort. Un archevêque vient même de loin pour lui faire les derniers sacrements et l’enterrer. Mais son père, le Roi de la Contrée, refuse tout net. Pour lui, elle n’est pas morte et elle se réveillera un jour ! On l’amène donc dans un château et un enchanteur protège les lieux en rendant le pont inaccessible au commun des mortels. Seuls ses parents peuvent venir lui rendre visite. Les commérages se propagent un peu partout : la plus belle femme du Royaume est enfermée dans un château et personne ne peut la voir. Pourtant, même dans son sommeil, elle est la plus belle d’entre toutes. Évidemment, cette histoire attire les convoitises. Un chevalier qui passait par là entend qu’une femme d’une beauté inouïe a besoin d’être sauvée et extirpée d’un sortilège. Il décide donc d’apprendre la magie, quoi qu’il lui en coûte !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui ne connaît pas La belle au bois dormant ? Que ce soit par les contes de notre enfance ou par le dessin animé de Disney, cette histoire a baigné notre imaginaire. Pourtant, ce nouvel album – qui vient grossir la collection bien fournie de Glénat sur les mythes, contes & légendes – a de quoi surprendre. Par sa structure pour commencer, avec une double histoire où Clotilde Bruneau raconte une ancienne version catalane puis reprend celle de Charles Perrault. Par ses détails ensuite, car la version populaire gomme beaucoup d’aspects. Le premier conte est d’ailleurs plein de cruauté, bien loin des récits de Prince et Princesse de Disney. Bien loin également du wokisme d’aujourd’hui puisque l’infortunée personnage va découvrir l’amour d’une façon brutale et dérangeante. Celle de Perrault regorge également de détails beaucoup plus manichéens, mais tout aussi intéressants et bien narrés. Les fées, les dragons, les chevaliers et autres ogres rappellent l’univers stéréotypé des contes. Ce contraste entre ces deux récits montre à quel point un conte oral change petit à petit suivant les époques et la transmission à l’écrit. Cette belle découverte s’accompagne d’un dessin agréable puisque Gianenrico Bonacorsi s’applique à bien représenter le Moyen Âge avec des détails visuels bien travaillés. Les annexes de Luc Ferry sont particulièrement réussies avec une analyse philosophico-psychanalytique très intéressante. Un « nouveau » regard sur un conte loin d’être à dormir debout…
