L'histoire :
De nos jours, un individu masqué pénètre nuitamment à l’intérieur de la forteresse des Ducs d’Anjou, située dans le centre d’Angers. A l’aide d’une télécommande, il désactive les détecteurs des caméras de surveillance et entreprend d’examiner de près la fameuse tapisserie de l’Apocalypse Selon Saint Jean. Cependant, il a oublié de désactiver une caméra… et la vigilance des préposés à la télésurveillance fait le reste : une patrouille de police met en fuite le visiteur nocturne. Le lendemain, des inspecteurs échouent à comprendre par où le supposé cambrioleur est entré… mais en tout cas, il ne manque rien. Deux flics opiniâtres décident secrètement de monter la garde la nuit suivante. Leur ténacité est payante : ils le mettent en fuite et repèrent le passage secret par lequel il s’est introduit. Pour les besoins de leur enquête, ils se font leur petite culture de cette tapisserie. Ils apprennent notamment que c’est sans doute la plus longue de l’Histoire (plus de 140 mètres de long !) et que l’apôtre Jean ne peut techniquement pas être l’auteur de l’Apocalypse. A force de persévérance, ils comprennent ce que le visiteur – qui est en réalité une visiteuse – cherche à débusquer dans ces tapisseries…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une nouvelle fois en coédition avec le Centre des Monuments nationaux, Glénat focalise en une BD one-shot sur un trésor du patrimoine national français : la plus longue tapisserie de la pré-Renaissance, l’Apocalypse Selon Saint Jean. Dessinée par l’artiste Hennequin de Bruges, peintre attitré du roi de France Charles V, la tenture est aujourd’hui exposée au château des Ducs d’Angers. La charge a été confiée à deux vétérans du 9ème art, Rodolphe et Lucien Rollin (au trait de plus en plus « mécanique »), de pondre et de rythmer un suspens autour de ce sujet, ce qu’ils font fort bien. Ici, la finalité didactique passe parfaitement, sans qu’elle ne soit jamais trop lourde. Dans cette optique, le scénariste alterne une intrigue contemporaine digne de Belphégor (la traque d’un mystérieux visiteur) et la genèse de la commande de l’œuvre, en 1373. Néanmoins, les flashbacks historiques ne se composent que de courts palabres : le gros de l’intrigue se noue bien à notre époque, avec des passages souterrains, des repris de justice, une société secrète et un mystère quasi ésotérique : Rodolphe surfe sur l’origine de la rédaction de l’Apocalypse et sur sa date prévisionnelle en elle-même, transmise par le Christ… N’en disons pas trop et conseillons aux amateurs des thrillers type Triangle secret de s’intéresser à cet album qui allie culture et divertissement grand-public…
