parution 08 janvier 2025  éditeur Glénat  collection 1000 feuilles
 Public ado / adulte  Mots clés Historique

La Dernière nuit de Mussolini

Mussolini vit ses dernières heures en compagnie de Clara. Son règne touche à sa fin, entre trahisons et désillusions. Une commedia dell’arte tragi-comique, riche et documentée sur un dictateur lâché par Hitler qui entrevoit la nuit.


La Dernière nuit de Mussolini, bd chez Glénat de Chapuzet, Girard
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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L'histoire :

Au bord du lac de Côme, dans la nuit du 27 au 28 avril 1945, Benito Mussolini partage un ultime moment de répit avec Clara Petacci. L’ancien Duce, acculé, voit sa fin approcher. Ironie du sort : c’est près des eaux d’un lac qu’a commencé sa chute, lui qui les déteste tant. En septembre 1943, à Gargnano, Mussolini, affaibli par des maux d’estomac chroniques, est ausculté par son médecin. Le poids des décennies et des trahisons le ronge. Adolf Hitler, qu’il croyait son allié, l’a relégué à la tête de la République de Salò, une marionnette au service du Reich. Tandis que les Waffen-SS et les Brigades noires sèment la terreur, Mussolini cherche désespérément à sauver ce qu’il reste de l’Italie fasciste. Il attend en vain les fameuses « armes secrètes » promises par Hitler, tout en confiant son désarroi et son désenchantement à son entourage. Il se rend au Pavillon Mirabella, où il retrouve Clara, sa fidèle moitié, à ses côtés jusqu’au bout. Il lui annonce qu'il doit partir. Avec ses ministres, il se replie sur Milan. Clara le retrouvera, c'est sûr. Archevêché de Milan, 29 avril 1945. Mussolini se réunit avec le cardinal Alfredo Ildefonso Schuster, archevêque de Milan, ainsi qu’avec des représentants du Comité de libération nationale pour le nord de l’Italie (CLNAI). Sa fin est proche, on lui propose la reddition sans condition...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Italie sombre dans la purge. Les bourreaux sont exécutés manu militari, sans passer par la case jugement. Parmi les images qui ont marqué les esprits, la photographie de Benito Mussolini et de sa maîtresse Clara Petacci, pendus par les pieds sur la place Loreto de Milan aux côtés d’autres fidèles fascistes, a fait le tour du monde. Ce cliché, à l’image de celui des Ceaușescu aux visages tuméfiés, a éclipsé dans la Mémoire collective les derniers jours du Duce. Sa fuite désespérée sur les rives du lac de Côme, dans l’espoir de rejoindre la Suisse puis Hitler – qui l’avait pourtant abandonné – s’apparente à une tragédie grotesque. Déguisé en soldat, Mussolini est finalement capturé, comme un roi déchu pris au piège, rappelant l’épisode de Louis XVI à Varennes. Dans La Dernière Nuit de Mussolini, Jean-Charles Chapuzet et Christophe Girard nous plongent dans cette cavale improbable, oscillant entre la précision historique et des accents dignes de Wes Anderson ou de La Mort de Staline. Le portrait qu’ils dressent du Cavaliere révèle un homme complexe, rongé par ses contradictions : son appétit insatiable pour le sexe féminin évoque les frasques d’un Silvio Berlusconi adepte du bunga-bunga, tandis que ses origines modestes rappellent ses premières années socialistes. Le scénario est solide, bien campé… et aurait même mérité d’aller plus loin en explorant davantage les introspections du Duce au pouvoir vacillant. Côté dessin, Christophe Girard adopte un style semi-réaliste classique, qui n’hésite pas à se teinter de violence pour rendre compte de l’exécution sanglante de Mussolini, à la mesure de ses méfaits. L’album s’offre même une belle parenthèse graphique, avec des cases crayonnées pour évoquer la cruelle destinée de Pier Paolo Pasolini tué par un groupuscule fasciste en 1975. Entre tragédie, ironie et précision documentaire, La Dernière Nuit de Mussolini interroge sur le fascisme dans toute sa dimension et sur la façon dont il gangrène la société, encore aujourd’hui.

ISBN 9782344056158