L'histoire :
De 1960 à 1985, Hara-Kiri, le journal « bête et méchant », a réinventé l’humour corrosif, provoquant, parfois cynique, qui est venu bousculer les esprits bien-pensants. La bande de dessinateurs de génie qui ont sévi dans le magazine a pu se lâcher sans avoir à craindre la censure de François Cavanna ou du professeur Choron, les deux fondateurs du journal. Leur incantation à la liberté de ton, d’expression, a permis à un grand nombre d’auteurs, parmi les plus talentueux (Fred, Moebius, Reiser, Topor, etc.) de pouvoir donner libre cours à leur imagination, sans tabou. Dans cet ouvrage exclusivement voué au dessin, on découvre (ou redécouvre) des auteurs comme Topor et ses corps découpés, torturés, atrophiés ; Fred maniant l’humour grave avec beaucoup de poésie, d’onirisme ; Reiser avec son trait aussi acéré que sa cruauté sans morale ; Wolinsky et ses petites femmes libérées qui font tourner la tête des hommes. La liste des dessinateurs de talent qui ont contribué à la gloire d’Hara-Kiri est impressionnante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette compilation des meilleures pages et couvertures d’Hara-Kiri est exclusivement consacrée aux dessinateurs qui ont fait les beaux jours du journal le plus provocateur qu’ait pu connaître la presse française. Découpé en 3 périodes qui ont marqué son existence tumultueuse, les auteurs rendent en premier lieu un vibrant hommage aux pionniers. Tout d’abord de 1960 à 1966 (Fred, Topor, Fournier, etc.), époque durant laquelle se mêle absurde, poésie et humour noir. Entre 1967 et 1979, période des Colosses (Cabu, Wolinsky, Willen, Reiser, Gébé, etc.), le journal « bête et méchant » est à son apogée avec une ligne davantage provocatrice, sexiste, révoltée et de plus en plus cynique. La période du Repli de 1980 à 1985 est marquée par la multiplication des interdictions et des procès. De plus en plus outranciers, grivois, les auteurs n’hésitent pas à rire de tout : le SIDA, le tiers-monde, les déportations, les religions. Rien ou personne n’est épargné, autant de thèmes qui, pris au premier degré, peuvent heurter. De ces 25 ans de parution, on retiendra que la liberté d’expression est source de créativité et d’émergence d’auteurs de talent.