L'histoire :
A la mort de son grand-père, Arcan’ n’est plus tout à fait la même. La jeune fille se met à admirer une puissante et magnifique lumière au milieu de la nuit… alors que personne d’autre ne la voit. Ses amis et tuteurs Melchior et Zoé respectent son recueillement et cet univers étrange dans lequel elle se replie. En fait, ils ont d’autres soucis : située à des milliers de kilomètres d’eux, la base Echo 1 ne répond plus, certainement avalée par la « grande ombre ». Inquiétés par la vitesse croissante de cette entité mystérieuse qui engloutit le monde existant, Melchior et ses amis décident de quitter leur maison. Mais au moment de partir, Arcan’ demeure introuvable. En effet, alors qu’elle est en train de se recueillir sur la tombe de son grand-père, cette dernière entend une voix qui l’appelle et l’incite à se dénuder et à plonger dans le lac. S’exécutant, Arcan’ arrive alors en quelques brasses dans une grotte sous-marine. Elle y rencontre un énorme monstre qu’elle sait être « le gardien ». Pour la laisser pénétrer en ce lieu, ce dernier lui réclame une offrande : son cœur !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La grande ombre se présente dans ce premier épisode comme une aventure ésotérique et onirique moyennement convaincante. On sent chez Christian Gine la volonté de livrer une fable mythologique, une réflexion poétique sur la vie et la mort… mais sans y parvenir pleinement pour le moment. Dès les premières planches, on ne sait pas vraiment de quel monde on part. Cela semble un univers « décalé », peut-être d’anticipation, sans doute légendaire… De toute façon, le récit bascule rapidement dans un monde purement onirique, inspiré de la mythologie grecque. L’héroïne retrouve tout d’abord le Styx, le cerbère, le passeur dans l’autre monde ; puis à la fin de l’album, on arrive directement sur le mont Olympe, le domaine des dieux, parmi les faunes, les centaures et les paysages paradisiaques. Le dessin de Gine se révèle pour le moment le meilleur atout de cette mise en bouche éthérée, dont il faut surtout s’imprégner plutôt que d’essayer de comprendre. Sur ce style graphique si distinct, propre à lui (il est le dessinateur de Neige et de Finkel), il livre des planches d’un haut lyrisme, parfois presque entièrement dépourvues de dialogues.