L'histoire :
Le professeur Ogilvy, éminent membre de la Royal Astronomical Society, fulmine, car la presse fait à peine écho de ses curieuses observations de bouffées de flammes à la surface de Mars. Et pourtant, ces explosions d’origines sûrement volcaniques génèrent quelques crashs de météorites sur Terre. Il intériorise ainsi sa rage, lorsqu’il observe depuis son télescope l’impact d’un de ces objets non loin de son habitation. Il décide alors de se rendre sur place au beau milieu de la nuit, avant quiconque, afin de rendre jaloux ses collègues. Une fois au bord du cratère, ce qu’il observe le fait perdre pied et rouler au fond : un cylindre ouvragé de plusieurs dizaines de mètres de hauteur tend à prouver que cet objet est le fruit d’une intelligence martienne ! Quelques heures plus tard, au petit jour, l’apprenti du professeur est prévenu de cet impact qui attire les foules. Ce dernier abandonne aussitôt son épouse enceinte pour rejoindre le site du cratère à vélo. Il y découvre une foule venue en masse pour observer le « cylindre », ainsi que le professeur Ogilvy et ses collègues. Mais à peine le jeune homme est-il arrivé, qu’un immense engin de métal pourvu de tentacules s’extrait du cratère. La machine crache alors de violents rayons de feu, qui exterminent toute vie alentour ! L’apprenti comprend aussitôt que les martiens sont en train d’envahir la Terre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’écrivain anglais HG Wells est assurément le père de la Science-Fiction moderne. De l’homme invisible à la Machine à explorer le temps, en passant par la Guerre des mondes, il a quasiment inventé tous les mythes fondateurs du genre. A partir de l’année 2017, les éditions Glénat rendent hommage à cette imagination géniale en créant une collection dédiée aux adaptations de ses œuvres. Aux manettes des scénarios, Dobbs cherche à respecter au plus proche les œuvres originelles, mais en leur rajoutant la dynamique et le souffle cinématographique de la BD moderne. Une véritable gageure concernant la Guerre des mondes, tant la forme narrative originelle du roman (publié en 1898) est désuète. Dans ce premier tome (sur deux prévus), Dobbs s’en tire avec les honneurs, aidé par le dessinateur espagnol Vicente Cifuentes. Par exemple, le roman étant narré par un observateur anonyme, Dobbs ne définit pas de nom au jeune homme, ici un apprenti astronome qui servira de point de vue central et linéaire à l’adaptation BD. Autre exemple, sur le plan visuel : les tripodes martiens cracheurs de « rayons ardents » sont plus proches de la version tentaculaire spielbergienne que des illustrations accompagnant au début du XXème siècle la sortie du roman. Quelques grincheux pourront regretter l’archaïsme dérisoire des moyens de combats terriens – des soldats à képis et des canons – mais cela colle néanmoins parfaitement au roman. Au final, l’histoire, le contexte et le ton de l’œuvre sont respectés, l’adaptation est donc plutôt réussie.