L'histoire :
Fairbury, 4 avril 1933. Le gang de Karpis Barker cambriole une banque. Ils prennent l’oseille, mais en sortant de la banque, il se retrouvent nez à nez avec la police. Pour leur échapper, les gangsters prennent des otages et s’en servent de bouclier humain. Entre deux coups, le gang se pose à St Paul, pour jouer aux cartes notamment. Pendant la partie, Eddie, l’un des membres du gang, informe les autres, qu’il veut changer de crèmerie et intégrer le gang de John Dillinger. Pour lui, le dernier coup était mal préparé et les frères Barker ont la gâchette trop facile. Les reproches ne plaisent pas aux frères Barker, si bien qu’ils infligent une petite correction au déserteur. De son côté, John Edgar Hoover, directeur du Bureau of Investigation (l’ancêtre du FBI) impose sa méthode. Il vire les brebis galeuses et recrute de nouveaux agents selon ses propres critères. Ils doivent être grands, élégants, forts, sportifs et cultivés. La candidature de Melvin Purvis lui tape dans l’œil. Il le nomme chef à Oklahoma City. Un autre candidat le séduit, il s’agit de Clyde Tolson. Hoover est bien décidé à en faire son bras droit, voire plus si affinités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième tome montre comment Hoover a su imposer son style pour devenir l’un des hommes les plus puissants d’Amérique. Dans l’affaire Lindbergh, il lutte ouvertement avec la police de New York pour retrouver le coupable de l’enlèvement du petit Charles Jr. Il procède à des écoutes téléphoniques pour avoir un coup d’avance. Il cherche à faire un coup d’éclat médiatique et parvient à ses fins. Deux mois après que l’on ait retrouvé le corps du petit Lindbergh, le Congrès fait passer une loi faisant du Kidnapping un crime fédéral. Deux ans après, le (soi-disant ?) coupable est retrouvé et condamné à la chaise électrique… Marc Védrines nous passionne avec la vie d’Hoover. Il développe sa personnalité sans occulter les bons (oui, il y en a) et les mauvais côtés. Hoover s'y montre un personnage à l’ambition démesurée, qui ne manque pas d’écarter ceux qui lui font de l’ombre et qui centralise des données personnelles sur tout le monde... une coutume qui perdurera dans le temps. Il est aussi un visionnaire qui crée la police scientifique et la base d’entraînement des futurs agents du FBI à Quantico. Védrines n’apporte pas de jugement sur Hoover et nous laisse juger sur pièces. Son dessin et ses mots ne font qu’un. De Dillinger à Tolson, en passant par Karpis, il croque chaque personnage en mettant en exergue un détail physique. Ses textes efficaces et bien équilibrés ne tombent jamais dans le rébarbatif. Une performance, quand on sait que La main de Dieu est le fuit de deux années de recherches intenses sur le FBI et Hoover. Le prochain et dernier opus se focalisera sur Kennedy et Nixon. Tout un programme !