L'histoire :
En avril 1912, le plus grand paquebot jamais construit, le Titanic, fait sa première traversée de l'Atlantique nord, à destination de New York. A son bord, le concepteur Bruce Ismay s'enorgueillit de son colosse des mers lors des mondanités qui ponctuent la majorité des soirées entre gens de bonne compagnie. Lors d'une d'elle, il invite le millionnaire JJ Astor, qui revient d'Egypte avec moult anecdotes. Le lendemain, au large de terre Neuve, un petit navire de reconnaissance découvre une flottille d'icebergs et tente de prévenir le Titanic par radio. Mais personne ne répond : c'est soirée costumée à bord. JJ Astor y est convié et devise avec un autre invité sur le roman de Morgan Robertson, dans lequel un pareil paquebot géant appelé le Titan fait naufrage. Tandis qu'ils espèrent que la malédiction ne va pas s'abattre sur eux, un cambrioleur s'introduit dans la cabine d'Astor et dérobe un médaillon dans un énorme coffre. Au même moment, le capitaine demande à ce que les machinistes mettent plein gaz et le matelot au poste de vigie s'aperçoit qu'il a oublié ses jumelles. C'est le moment que choisit une sombre créature pour sortir de son antre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Erzsebet, La malédiction du Titanic est le second album du duo Cédric Rassat et Emre Orhun, selon la technique de la carte à gratter, que l'éditeur détaille en ouverture d'album : « le travail du dessinateur consiste à gratter à l'aide d'une pointe très fine, des planches recouvertes d'encre noire, afin d'en extraire les traits de blancheur qui révèleront, ensuite, les formes, les volumes la lumière et les personnages ». Il suffit d'ouvrir n'importe quelle page pour que ce particularisme rare saute aux yeux, très impressionnant. Révélant des personnages caricaturaux et stylés, les planches d'Orhun reflètent d'un labeur aussi talentueux que besogneux. Pour les amateurs de BD classique, ça peut toutefois être très perturbant car les planches sont évidemment majoritairement plongées dans le noir le plus profond. Au scénario, sur un faux-rythme un peu bizarre, Rassat propose une relecture ésotérique et fantaisiste du naufrage du Titanic (garanti sans Céline Dion). Le scénariste rattache le célèbre accident d'iceberg aux intrigantes malédictions dont pâtirent les grandes expéditions égyptiennes. Ce one-shot vaut surtout pour son énorme prestation graphique, que le grand format prestigieux de la collection 1000 feuilles met favorablement en valeur...