L'histoire :
Chemin des Dames, 16 avril 1917. Jean qui a travaillé auprès de Louis Renault à la fabrication du char Renault FT profite d’un moment de répit sur le champ de bataille pour écrire à sa fiancée Marie, ainsi qu’à son ami d’enfance Abel. A Marie il épargne certains détails des combats et tente de la rassurer, quant à Abel, il n’hésite pas à pointer les manquements de l’état-major. Dans ses lettres, Marie relate son quotidien et formule le souhait que celui qu’elle aime revienne rapidement à ses côtés. La jeune femme n’évoque pas les lourds problèmes de santé dont elle souffre. C’est Francine, sa sœur, qui en informe Jean par courrier. Le jeune officier prend quelques jours de permission pour être auprès de sa dulciné. Malheureusement Marie ne survit pas au mal qui la ronge. Les obsèques passées, Jean retourne, l’âme en peine, au sein du 501ème régiment de chars d’assaut. Il n’est plus tout à fait le même homme, maintenant que Marie est morte.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet album qui appartient à la collection des Grandes batailles de chars, c’est un matériel français qui s’est illustré durant la seconde bataille de la Marne qui est mis en exergue : le char conçu par le constructeur automobile Renault, le FT Renault. Ce char, qui n’emportait que 2 membres d’équipage, a été le véhicule blindé le plus efficace, malgré une vitesse de pointe de 8km/h. Compte tenu du bruit qu’il générait, l’officier dans la tourelle guidait le pilote à l’aide de coups de genoux dans le dos pour indiquer la direction à suivre. Pour ce récit, le champ de bataille et les combats de la Marne servent avant tout de toile de fond pour suivre le destin de Jean, un ingénieur qui a travaillé auprès de Louis Renault et qui est mobilisé pour combattre sur le front. Après le décès de sa fiancée, Jean va baptiser son char du nom de Marie et comme pour en finir, il va prendre des risques inconsidérés dans les affrontements. Le scénariste Vincent Burgeas exploite ici des faits historiques, mais c’est avant tout au service d’une histoire romanesque : les férus de la première guerre mondiale seront certainement frustrés que ce récit ne s’attarde pas outre mesure sur les détails des événements ou des caractéristiques techniques des matériels de cette bataille de la Marne. A l’instar de la voie-off, le scénariste a recours à une correspondance épistolaire abondante entre les protagonistes. En nous plongeant ainsi dans l’intimité de leur courrier, ces personnages nous apparaissent touchants par leur authenticité et la guerre d’autant plus vaine. Avec un graphisme réaliste, les conditions des poilus ainsi que les scènes de batailles sont illustrées de manière à restituer pleinement l’enfer qu’a pu être la première guerre mondiale. En fin d’album, un dossier documentaire richement doté apporte des informations historiques sur cette dernière bataille de la Marne.