L'histoire :
Le grand-père de Rose-Mai se souvient et raconte à sa petite-fille un épisode de son passé. Algérie 1957, alors qu’il est pris dans une embuscade, il parvient à trouver son salut grâce à… un splendide cheval noir. Il le ramène à son propriétaire, le caïd d’un village aux alentours et s’occupe personnellement de l’équidé pendant deux ans, avant de rentrer en France. Cette belle histoire est interrompue par le klaxon de Betty, la partenaire de Rose-Mai, qui est accessoirement sa petite amie. Les deux jeunes femmes ont du pain sur la planche. Elles passent chercher une pelleteuse chez Lulu, à Sarcelles. Elles prennent ensuite la direction de Gruissan, près de Narbonne, où elles doivent aménager une piste équestre qui fera le tour de la propriété des « Écuries du Commandeur ». C’est Walter, un vieil ami de Betty, qui les a appelées. Sur le trajet, elles croisent un étrange personnage, un avocat qui leur demande un coup de main : sortir une calèche plongée dans un étang. Une fois l’engin renfloué et posé sur la terre ferme, Betty et Rose-Mai découvrent que cet homme a pris sous son aile des familles hongroises réfugiées, composées de cavaliers de la poste magyare, les fameux cavaliers czikôs et leurs tenues traditionnelles bleues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Piste Cavalière est animée par la passion que voue Michel Faure aux chevaux. Dans ce récit où le passé a rendez-vous avec le présent, il nous embarque dans une épopée contemporaine où les épisodes s’enchaînent sans que l’on comprenne d'emblée la finalité. Mais le climax de cette histoire se chargera de remettre les choses en ordre. Cette toile de fond narrative lui permet de parler pèle-mêle de l’homosexualité des deux jeunes femmes dans le monde équestre empli de testostérone, de l’hospitalité envers les migrants et de la cupidité humaine. Rien que ça ! C’est assez fouillis au début, mais tel un horloger, il réussit à mettre en place les mécanismes, au fur et à mesure des rebondissements qui émaillent le scénario, non sans sensualité saphique. Le trait de Michel Faure marque son empreinte graphique par un trait délicat et sensuel, rappelant son précédent album, Camargue Rouge et évoquant Serpieri. Au final, La Piste Cavalière nous emmène sur des terrains surprenants qui raviront les amoureux du cheval.