L'histoire :
Musashi emmène Mikédi au Palais des Saveurs, pour qu’il apprenne la cuisine sous la direction du maître Shizakawa. Pendant de longs mois, il va d’abord apprendre l’humilité, nettoyer les salles communes, les cuisines et les lieux d’aisance. Puis il fera la plonge, ensuite il va commencer à apprendre à faire du riz, des soupes, et petit à petit à travailler en cuisine. On lui apprend aussi à chasser, à pêcher… Dans le même temps, il fait la connaissance d’un souillon, Naishi, qui va le déniaiser et lui enseigner l’amour… Elle lui raconte l’histoire de Chikuzen Nobushiro, un grand seigneur de guerre qui recherchait le plaisir des papilles. Un mystérieux cuisinier lui fit découvrir bien des merveilles, gustatives, visuelles… et lui servit même de la viande de « jeune fille vierge », en lui faisant croire que c’était la jeune femme qui l’accompagnait et dont le seigneur était amoureux sans vouloir laisser parler son cœur. Ce n’était évidemment pas cela et le soir-même, le cuisinier et la jeune femme partirent dans la nuit, alors que le seigneur vécut dès lors dans les ténèbres. Ce cuisinier, la légende veut que ce fut le grand Musashi. Lorsque, au bout de deux ans, ce dernier revient chercher Mikédi, il lui laisse le choix de vivre son bonheur avec Naishi, ou de tout abandonner pour continuer à suivre la voie du sabre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second opus de la trilogie, les rôles s’affirment entre le légendaire Miyamoto Musashi et son jeune et ambitieux apprenti, Mikédi. Celui-ci se forme, à l’abnégation et au plaisir de la chaire, puis de la chair. L’objectif de ses premières années de formation est d’en faire un homme libre, capable de connaître le cœur des hommes et des femmes. Mais petit à petit, Mikédi entre en conflit avec son prestigieux maître… L’adaptation de Matthieu Mariolle est toujours efficace. L’histoire se déroule sans heurts, avec fluidité et simplicité. Il abuse peut-être un peu des monologues, mais ceux-ci sont clairs et efficaces. Comme dans le premier album, les dessins de Federico Ferniani sont fins et d’une très grande classe. Les paysages sont magnifiques et les personnages soignés, les femmes envoûtantes et les scènes de combat d’une grande richesse et d’une violence quelquefois difficile à supporter, d’autant que les couleurs douces et poétiques de son compatriote Luca Saponti tournent au criard dès que le sang jaillit. La scénographie est diablement dynamique et, comme dans le premier album, un dessinateur, Richard Guérineau, a été invité pour illustrer une légende, celle du dernier repas du seigneur Nobushiro. La seconde légende a cette fois-ci été réalisée par Federico Ferniani. L’album, d’une grande richesse picturale, est aussi très chargé émotionnellement et se termine dans une apothéose qui laisse présager un dernier tome explosif de tension entre le maître et l’élève…