L'histoire :
Lancelot arrive devant le château du Roi Baudemagu. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le passage est très particulier. Il s’agit du pont de l’Epée, une gigantesque épée tranchante qui mène au château. Les hommes qui accompagnent le champion d’Arthur lui déconseillent de l’emprunter. Mais le chevalier n’a pas le choix. Guenièvre l’attend et rien ni personne ne pourra l’arrêter. Il prend donc son courage à deux mains et, pieds et mains nus, il escalade lentement cet obstacle si particulier. La marche est lente et le sang coule petit à petit tant l’épée est tranchante sur ses mains et ses pieds. Le Roi et son fils le regardent du haut des remparts, mi impressionnés et mi inquiets. Lancelot finit par atteindre l’opposé, couvert de sang. Ses difficultés ne sont pas terminées. Deux lions majestueux sont aussi présents. Ils bondissent sur l’imprudent. Lancelot ne recule pas et tend le poing. Comme par magie, les deux fauves disparaissent dans un nuage violet. Désormais, la voie est libre. Déterminé, le chevalier de la Table Ronde se dirige vers le château. Baudemagu a peur et demande à son fils de se conduire comme un chevalier courtois et de rendre les armes. Mais Méléagant ne veut pas libérer la Reine, il est prêt à tout pour la garder captive !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La légende de Lancelot en bande dessinée, dans la collection Mythes et Légendes, touche à sa fin avec cet avant-dernier tome. Dans ce tome, l’ensemble est un peu plus cohérent avec un combat, des passages d’amour courtois et à nouveau un combat en guise de conclusion. La narration gagne donc en efficacité et la légende, riche et passionnante, n’a qu’à se déployer d’elle-même pour un résultat convaincant. C’est ce que parvient à faire Clotilde Bruneau, rompue à l’exercice d’adaptation. On retrouve également tous les codes de l’amour courtois, bien représenté par la Reine Guenièvre. Carlos Rafael Duarte fait un beau travail de réalisation graphique avec un dessin très détaillé et plutôt puissant pour incarner l’époque du Moyen-Age et des chevaliers. Malheureusement, comme pour les tomes précédents, le visuel et le scénario manquent cruellement de passion et d’emphase. C’est bien trop neutre et sans émotion. Même les personnages principaux, Lancelot et Guenièvre, sont d’une froideur et d’un lisse navrants. Pourtant, cette légende est tout sauf sans âme.