L'histoire :
Dans un manoir abandonné, l’équipe de chercheurs d’élite spécialisés dans les sciences occultes sonde les pièces une à une afin de mettre la main sur un cercueil. Attirée dans ce lieu poussiéreux par un calcul de coordonnées découvert dans un mystérieux grimoire, l’équipe ne sent aucune présence. Après avoir tout observé, ils décident de lancer un appel à l’aide d’un appareil à impulsion afin de sonder l’invisible. La première impulsion ne donne rien. Cependant, à la seconde, une créature venant de l’au-delà leur fait face. Après un premier round d’observation, l’équipe sent que la bête en face d’eux va passer à l’offensive. Sans crier gare, elle prend son élan et, d’un bond, se retrouve à portée du professeur. Ce dernier, molosse à l’allure de singe, lui donne un coup de poing pour l’éloigner et, dans la même seconde, lui jette trois bâtons de dynamite. La messe est dite. Juste avant la déflagration, l’équipe réussit à sortir du manoir et à se mettre à couvert derrière la camionnette. Dans les décombres encore fumant, l’équipe met la main sur l’objet de leur convoitise : le cercueil de Robert E. De Ath, dit « Red », l’arme ultime contre le « Linceul »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Corbeyran nous plonge d'emblée dans un récit fantastique à en perdre haleine. Le rythme est très soutenu et l’énigme simple et efficace. Une équipe de chercheurs doit trouver une arme contre un être maléfique sans réelle représentation physique. La clef de l’énigme est triviale : retrouver le cercueil de l’homme qui a tenu tête au « linceul » et qui a été tué par ce dernier, il y a 200 ans, afin de le réanimer. Simple, donc. Corbeyran fait ainsi une parenthèse à ses séries « de bouches » actuelles, pour tremper sa plume dans l’encrier du fantastique, un registre qu’il a largement pratiqué avec succès dans sa série culte Le chant des Stryges, publié chez Delcourt. La première partie de la série démarre sur les chapeaux de roues. Le style est clair, propre et les rouages de l'intrigue sont bien huilés. L’auteur nous balade dans son univers et nous tient en haleine avec un rythme efficace. Du point de vue graphique, le crayon est tenu par le dessinateur Francesco Manna, plus connu dans l’univers des comics avec, entre autres, Tony Stark : Iron Man et Amazin Spider Man chez Marvel. Son style est clair et plonge le lecteur directement dans l’univers comics sans concession. Les personnages sont travaillés, les décors sont riches quand il le faut. Il n’y a pas beaucoup de fioritures, mais l’essentiel y est. Le découpage des planches est dynamique et laisse une impression de superposition de vignettes les unes au-dessus des autres, recouvrant parfois le dessin sur certaines. Un style hors norme pour la bande dessinée traditionnelle mais influent sur la fluidité du récit. Corbeyran renoue donc avec le style fantastique, de la plus belle des manières, aidé par un Francesco Manna très habile pour nous immerger dans l’univers des Comics.