L'histoire :
Il y a deux ans, Noah, une jeune femme pleine de vie, a disparue lors d’une soirée camping avec ses amis. Elle n’a été retrouvée que le lendemain matin blessée et allongée sur un banc situé à 35 kilomètres de leur campement ! De cette sombre nuit, Noah se rappelle avoir été agressée par un loup géant, avant d’être sauvée par deux mystérieux personnages dont elle ne se souvient plus du visage. L’entourage de la jeune fille ne la croit pas. On a plutôt tendance à croire qu’il s’agit d’une simple hallucination de sa part. Ce que la plupart ignore cependant, c’est que Noah garde une cicatrice de cette nuit-là. Quatre griffes démarrant de sa nuque et descendent jusqu’à ses fesses. Depuis cette expérience traumatisante, Noah vit dans le brouillard, sans parvenir à distinguer le vrai du faux. Elle revit régulièrement ces événements lors de cauchemars. En discutant avec son amie Julie, Noah prend conscience qu’elle a mis sa vie entre parenthèses depuis cet événements. Si elle veut repartir de l’avant, elle doit découvrir la vérité sur ce qui s’est passé et ainsi tourner la page. Elle décide alors de créer un blog où elle raconte ce qui lui est arrivé pour se soulager. Elle garde aussi l’espoir qu’il existe quelqu’un ayant vécu la même chose qu’elle, qui puisse l’éclairer et l’aider…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce récit fantastique signé du québécois Michel Falardeau, on suit la vie d’une jeune femme qui a vécu un événement traumatisant restant inexpliqué. Hantée par ce passé trouble – est-il réel ou fantasmé ? – Noah en garde tout de même une cicatrice belle et bien authentique. Elle enquête donc pour élucider ce mystère qui empiète à la fois sur sa vie et ses rêves. Cette première partie (sur deux prévues) est assez intéressante et plante parfaitement le décor. Cependant, deux choses gênent la lecture. La première est liée à l’univers québécois dans lequel se déroule le récit, car la manière de parler n’est pas tout à fait la même que dans la francophonie européenne. Certaines expressions typiquement québécoise peuvent parfois déranger. Ensuite, on regrette également le mystère perdurant trop longtemps dans l’intrigue : on aurait en effet aimé qu’un coin du voile soit levé, ne serait-ce qu’en conclusion de l’album, pour nous appâter pour la suite. Hormis cela, l’histoire est suffisamment intrigante pour nous plonger dans l’univers et s’attacher à l’héroïne complètement paumée. Côté dessin, Falardeau livre des graphismes modernes et fluides, pas toujours très réussis s'agissant des proportions et des expressions faciales. Le visuel reste néanmoins assez frais, avec des décors bien faits. Une première partie originale, mais un peu en dents de scie…