L'histoire :
Édouard Alfred Martel lit la légende du gouffre de Padirac à un journaliste de Lyon soir. Selon la religion, le diable a mis au défi Saint-Martin. Il a créé un trou béant dans la terre et lui a ordonné de sauter dans ce trou. S'il y parvenait, les âmes destinées aux enfers seraient libérées. Saint-Martin a préparé sa monture, a pris de l'élan et a franchi le trou gigantesque. Le démon, furieux, s'est jeté dans le trou, qui est devenu le gouffre de Padirac ! Le journaliste demande à Martel pourquoi il n'a jamais tenté de descendre dans le gouffre de Padirac. Martel explique qu'il a toujours rêvé de le faire, bercé par les lectures de Jules Verne et notamment le fameux Voyage au centre de la terre. Mais en 1900, l'équipement était plus rudimentaire. La rivière de Padirac empêchait les explorateurs d'aller en profondeur. Pourtant, il y a dix ans, le commandant Le Prieur a inventé un scaphandre non relié par un tuyau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure du Gouffre de Padirac continue. Les auteurs décident cette fois de faire l’inventaire et le relevé des explorations du gouffre au XXème siècle. Pour rendre les choses plus attrayantes, Laurent Bidot multiplie les narrations et les bonds dans le temps. L’ensemble n’est pas toujours facile à suivre, mais il faut reconnaître que la forme est originale. A travers cette étude d’évènements réels, Bidot glisse des références scientifiques, spéléologiques et archéologiques. Sans verser dans le pédagogique ennuyeux, les personnages parlent d’outils et de technique avec des mots aux sonorités quasi exotiques : des bibouteilles, une voiture à gazogène, le bakélite, la fluorescèine, le recycleur, la colle Néoprène… Jules Verne et ses romans, auxquels l'auteur fait référence, ne sont pas très loin. C’est aussi l’occasion d’aborder des grandes figures qui ont fait avancer l’exploration et la science : Guy de Lavaur est le pionnier de la plongée souterraine ; tandis que Michel Norman fait l’exploit de traverser le gouffre sur un câble avec les yeux bandés ! On voit même le célèbre Jacques-Yves Cousteau. Malheureusement, le destin de ces grands hommes est balayé trop rapidement. Mis à part quelques allusions, ces personnages traversent l’histoire comme des fantômes. Les moments forts de l’album résident dans les expéditions souterraines du gouffre. Le dessin plein de détails de Lucien Rollin montre bien l’enfer de ces aventures où les explorateurs souffrent le martyr de l’isolement au fur et à mesure de leurs avancées. Là aussi , les évènements passent trop vite pour laisser place à une pirouette finale des plus surprenantes. Difficile, donc, de totalement plonger dans cet univers réaliste, mais le voyage en vaut quand même la peine.