L'histoire :
Perdu dans un brouillard épais de nuit, le camion conduit par Babi Maklouf s’arrête sur les marches du château de Louvigny. Se mettant à l’abri de la pluie, la petite famille fait face à l’horreur de l’exode des populations fuyant les zones de combats. La famille de Babi se fait une place pour se reposer. Le propriétaire du château est informé de l’opération de déménagement du Musée du Louvre opéré par Jacques Jaujard, le conservateur et prend Babi en aparté. Il lui annonce que les Allemands seront là demain et qu’il n’est plus nécessaire de laisser son chargement à Chambord. Les nazis brûlent tout et rasent tout. Sur ces mots, la radio annonce la reddition de la France proposée par Pétain et l’arrêt de la guerre. Le chatelain se précipite dehors avec Babi et lui demande de prendre en plus de son chargement une caisse qu’il doit absolument emmener à l’abbaye de Loc Dieu avant que la ligne de démarcation ne soit mise en place. La caisse doit être mise en sécurité en zone libre. Dans la caisse, c’est le tableau de la Joconde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite de l’histoire détonnant de la famille Benhamou lors de l’invasion allemande en 1939. Le récit de ce second opus commence au pied des marches du château de Louvigny. La première partie du récit se focalise sur l’exode des populations obligées de laisser leur bien et de prendre la route vers le Sud. En parallèle, le scénario prend une autre dimension quand Babi Maklouf charge dans son camion une caisse à mettre en sécurité et que, dans cette caisse, figure la fameuse Joconde, joyaux du Musée du Louvre. Le récit principal se focalise sur le périple de la famille en direction du Sud pour sauver le tableau, mais aussi sur une sorte de déchirure au sein de la famille avec le départ d’Yvette qui retourne à Paris avec son enfant Maurice pour retrouver Jacques qu’elle ne peut se résoudre à laisser seul. Ce second opus reprend les codes graphiques du premier tome sous la direction une nouvelle fois de Letizia Depedri. L’artiste italienne touche avec un style semi-réaliste, accentuant un peu plus les expressions des visages. Le découpage de l’album est moderne, participant à la superposition des lignes directrices du récit et fournissant un beau dynamisme général à cet opus. Une nouvelle fois, le récit est surprenant, avec un suspens justement dosé dans un très bel écrin graphique. Cet opus est un album de transition, car comme l’annonce Babi, la guerre a vraiment commencé pour eux en 1942.