L'histoire :
Une grande bataille fait rage dans les gorges d’Auscitias. Les paladins du devoir menés par leur chef, le principe-combattente Ytrium affrontent les troupes de Darst Vostri, le dévoyé de Dieu. Après s’être détourné des ordres religieux dans sa jeunesse, ce dernier a initié un schisme religieux dont il s’est naturellement nommé grand ordonnateur. Ainsi, il a attiré une foule grandissante d'adeptes, par ses préceptes licencieux. En effet, ses propres tables de la Loi sont celles des sept pêchés capitaux ! Un moyen efficace de justifier moralement leur mode de vie ô combien répréhensible. En ce jour, les paladins d’Ytrium détruisent le dernier bastion de ces hérétiques. Ils vont jusqu’au fond des gorges pour arrêter les fuyards. Ils ont ordre de les ramener vivants au Saint Inquisiteur qui les absoudra de leurs pêchés par une mort lente. Bien des années plus tard, au monastère Del Picco dell’Acqua, isolé sur une île, le jeune novice Stolin assiste à l’enterrement d’un vieux moine à la bouche cousue, Ernao Piranesi. Il est ensuite chargé par un moine de nettoyer la chambre du mort. Il découvre alors un vieux bouquin caché sous la couche. Piqué par la curiosité, Stolin lit les premières pages et découvre un récit profane bien étonnant, celui de la vie du moine décédé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre Le moine mort annonce clairement l'issue du récit qui nous attend au terme de la trilogie prévue. Dans un monde imaginaire et obscurantiste, sur fond de guerre de religions, Jean-David morvan nous embarque dans une aventure originale et moyenâgeuse. A sa tête, un jeune novice, Stolin, découvre par hasard le recueil d’un confrère décédé. Ce moine, Ernao Piranesi, mort de vieillesse, relate sa vie mais surtout un évènement important, qui fut responsable de sa bouche cousue. Ce livre profane ne doit pas tomber dans les mains des moines ! Stolin va donc le cacher mais surtout le lire. Ce qu’il va y découvrir va bouleverser sa vision de la religion qu’il pratique. Morvan construit sa fiction sur une religion adepte de l’inquisition menée par l’inquipérator Sophora. Cette pratique religieuse redoutable, sanglante, où la foi toute puissante a plus d’importance que la vie d’un homme, ne repose, en fait, que sur le mensonge et l’intérêt personnel. Miam... Au dessin, Scietronc, propose un trait semi-réaliste aux décors régulièrement fugaces. Dans un environnement plutôt réaliste, et des décors régulièrement oubliés au profit d'aplats de couleurs, les visages des personnages se bornent souvent à un style plus caricatural, avec de grands yeux façon manga. Le parti-pris graphique a le mérite de dénoter ! Ce récit original dans son ensemble pique la curiosité sur le devenir du jeune Stolin...