L'histoire :
Diaz et Pancho, deux moustiques respectivement espagnol et basque, traversent un bout d’Europe pour rejoindre leur cousin Sigmund qui vit à Berlin. Après un voyage harassant, ils arrivent enfin dans la capitale germanique et se mettent en quête d’un rafraîchissement, c’est à dire un humain à piquer (de préférence de groupe O, avec une paille, pour Pancho). Bizarrement, ils découvrent une ville quasi déserte et une population ravagée par la crise économique. Bien pire : le sang humain étant devenu impropre à la consommation, on ne compte plus les moustiques infectés par la maladie ! En outre, les statues des anciens leaders communistes, Lénine et Staline en tête, se mettent en marchent la nuit pour se livrer à un étrange manège. Croyant piquer un humain, Diaz se fracasse d’ailleurs sur l’une d’entre elles et se retrouve avec une trompe toute tordue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moustiquaire de Berlin est la première œuvre de deux jeunes auteurs qui n’ont jamais été édités et pour cause : ce sont les lauréats de la deuxième édition du Concours européen Glénat/Arte 2006 (comme Essence – Les aventures d’Otto et Watson t.1, l’année dernière). En guise de récompense, voilà donc leur album publié ! Au terme d’une sélection réunissant plus de 600 projets, un éminent jury (Berbérian, Convard, Juillard, Rosinski…) a reconnu « le trait original et l’univers particulier qui se dégage », ainsi qu’« un regard particulièrement en phase avec notre époque ». Suivant un style humoristique simple et enlevé, le graphisme de Paul Drouin fait certes montre d’une certaine efficacité. En guise d’humour, il faut toutefois se contenter de répliques un peu inconsistantes et d’enchaînements vaguement décousus… La trompe tordue que se trimballe Diaz durant tout l’album est sans doute le summum pour nos zygomatiques. En fait, soit cette histoire sert un propos métaphorico-philosophico-idéologique, et dans ce cas c’est très nébuleux… soit la finalité de ces aventures n’est que fantaisiste et dans ce cas c’est un peu léger. Restons indulgents : face à l’actuelle concurrence, plutôt sévère, il s’agit avant tout d’une première œuvre. En ce sens, ce one-shot est plutôt encourageant…