L'histoire :
En suggérant à son ami policier de subtiliser les éléments qui pourraient conduire les enquêteurs à le soupçonner du meurtre de Laure Malive, le député-maire Jean Lestrade se croyait à l’abri des mauvaises surprises. Mais en fouillant, Zelman découvre la réelle implication du magistrat dans le meurtre de sa maîtresse. L’assassinat résulte d’un mystérieux chantage exercé par celle-ci et son petit ami, André Soulac. Le forfait a été dissimulé maladroitement, en imitant le modus operandi du « tueur à la ficelle » : strangulation, pieds liés avec une cordelette, bouche entravée par un mouchoir. Pour se venger, Soulac kidnappe la fille de Lestrade et espère aussi poursuivre le chantage. L’enquête officielle s’embourbe. Aucun indice ne permet de rapprocher l’enlèvement, les crimes en séries et le dernier homicide. Killian Zelman choisit, lui, de régler ses comptes avec son « ami ». Lors d’une dispute musclée, ce dernier avoue. Mais le commandant est persuadé qu’il n’a découvert qu’un pan de l’histoire. Le politicien est loin de lui avoir livré tous les éléments. Il découvrira bientôt que Soulac est lui aussi, de prés ou de loin, lié au tueur en série. Et c’est en remuant le passé qu’il se mettra définitivement sur la piste de la vérité. Une vérité qui, pour se révéler, fera bien des dégâts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’intrigue policière est depuis longtemps une énorme pourvoyeuse de romans, de films ou de scénarii à succès. Bien difficile alors, pour l’auteur, de trouver un angle d’attaque suffisamment alléchant pour appâter le chaland. Car il faut l’avouer, les mobiles du crime sont, depuis la nuit des temps, bien souvent les mêmes : l’argent, le pouvoir, le sexe, le secret… Il faut dés lors tout le talent du créateur pour suppléer à ce manque d’originalité. Un savant modelage de psychologie des personnages, de narration singulière, de tension entretenue au fil des pages en assureront la réussite. Le prolifique et talentueux Didier Convard n’a pas réussit ce challenge pour Le protocole du tueur. S’il nous livre un polar honnête et sans incohérence, il oublie de verser dans l’originalité. Il emprunte la trame habituelle de bon nombre de téléfilms « tééfiens » ou « francedeuxiens » actuels dans lesquels le coupable est rapidement identifiable, pour peu qu’on soit un minimum rompu à l’exercice. Il avait pourtant posé des bases très attrayantes dans la première partie et il avait matière à creuser... A la palette, Denis Falque traduit fidèlement l’esprit du récit, en proposant un trait efficace et sans fioriture. On pourra apprécier en particulier la minutie des décors, qui sont souvent délaissés chez beaucoup de ses confrères. Un ouvrage à lire, sans conteste, mais auraient pu mieux faire.