L'histoire :
Dernier jour de « formation » auprès du Sarde pour Gugliemo, le neuveu de Domenico, le Capo de la mafia calabraise. Giacomino lui a appris les bases de la gestion d’une cellule régionale. Lyon est le Fief du Sarde. Il est en charge du maintien du contrôle de la drogue dans la capitale des Gaules. Les deux hommes se dirigent à bord d’un bolide du constructeur automobile Lombard. Arrivé dans les loges du nouveau Groupama Stadium où joue l’Olympique Lyonnais, Domenico félicite le Sarde pour l’ensemble de son travail à Lyon, mais il a des doutes quant à l’utilisation du jeune caïd pour diffuser la drogue. Son souci principal est que si un des jeunes locaux devient trop gros et trop gourmand, il risque de se retourner contre eux. Pour le Sarde, le risque est faible surtout que la ville de Grenoble est en train d’être lâché par les Siciliens et que c’est une occasion en or de développer le commerce dans la préfecture de l’Isère. Domenico est d’accord avec ce plan. Les derniers déboires des Siciliens montrent qu’ils sont aux abois. Le Sarde a carte blanche. La force principale de ce dernier est qu’il n’a rien pour faire pression contre lui. Pas de famille, pas de femme et pas d’enfant. Cependant, lors d’une promenade en ville, il repère un jeune footballeur talentueux et décide de le prendre sous son aile. Une faute grave pour ce seigneur de la drogue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est avec énormément de frustration qu'on referme la lecture de cet album, avec une impression désagréable d’empressement à terminer l’histoire et à tout condenser dans un « one shot ». C’est vraiment dommage, car le thème était intéressant. L’histoire du Sarde est forte, mêlant sa vendetta personnelle et la mafia, et surtout, le contexte autour du monde du football est une très bonne idée. Il y avait tellement de développements possibles et d’histoires secondaires à exploiter, qu’il est frustrant de condenser l’ensemble dans un album même d’un peu plus de 100 planches. Les auteurs, Loulou Dédola et Letterio « Lelio » Bonaccorso, ont déjà collaboré sur plusieurs one shot comme Le père Turc ou encore 419 African Mafia aux éditions Glénat. Le Sarde aurait mérité d’être développé sous forme d’une série en plusieurs tomes. Dommage, puisqu’en l’état, le scénario ne convainc pas. Il aurait fallu donner plus de matière et de temps au récit pour se développer. Comme le scénario, l’aspect graphique est mitigé. Autant le découpage dynamique des cases et la fluidité du trait permettent une lecture agréable des situations. Cependant, il y a un manque flagrant de détails. Sur certaines planches, les visages des personnages semblent caricaturaux. Ainsi, la frustration est grande, car l’aspect graphique et le récit de cet album ne convainquent pas malgré une idée originale et un potentiel de développement énormes.