L'histoire :
En 1868, les membres du congrès américain débattent pour déterminer la marche à suivre concernant les indiens du Dakota. Les cheyennes, les kiowas, les comanches et les arapahos ont certes accepté de signer un traité de paix, mais les bateaux vapeurs continuent d’être régulièrement attaqués par les lakotas du haut Missouri. Ligués sous la bannière du grand chef Sitting Bull, ces derniers sont particulièrement sauvages et belliqueux envers les colons. Le sénateur Grant privilégie la négociation, tandis que d’autres comme Myers préfèreraient l’éradication. Diane Myers, sa fille, artiste peintre, s’insurge contre la politique de « progrès » prônée par son père, qui passe par une réduction des territoires de chasse indiens. Sur un coup de tête, elle décide d’accomplir son rêve d’aller peindre les indiens dans leur société traditionnelle. Elle a appris qu’un rendez-vous d’armistice était donné au Fort Rice, sur la Missouri River : ce sera sa destination. Flanquée de tout son matériel, elle prend le train, puis un bateau vapeur. A l’arrivée, elle fait la connaissance de Dominic Elsener, communément surnommé « Missouri », un blanc qui fait du commerce légal avec les indiens. Ce dernier la familiarise avec les lieux, les mœurs et lui permet d’entrer en contact avec un fier et beau guerrier appelé Red Leaf. Diane parvient ainsi à être accueillie au sein de sa tribu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouveau western scénarisé par Marc Bourgne s’inscrit quasiment dans une veine mémorielle, dans le sens où il s’intéresse aux guerres indiennes de la seconde moitié du XIXème siècle. L’époque choisie suit de peu la guerre de sécession (1861-1865). Le décor prend pour cadre les plaines du Nord des actuels Etats Unis, soit le Dakota qui n’était encore qu’un « territoire », traversé par la Missouri River. Le contexte est celui des négociations pour asservir les derniers indiens rebelles, des lakotas. Mais ces derniers étaient insoumis dirigés et unis par le célèbre Sitting Bull, qui fera encore parler de lui de nombreuses années plus tard. Pour nous présenter cela, une jeune héroïne, artiste peintre idéaliste et acquise à la cause indienne, offre la brèche romantique adéquate. Diane Myers s’oppose à la politique d’éradication prônée par son père, et se trouve comme une anthropologue immergée parmi les indiens. Son œuvre picturale pour populariser la société lakota se double de sentiments envers un beau guerrier. Au fil des quatre années que couvre ce premier tome, à cheval entre deux cultures, elle connaîtra l’amour, la reconnaissance artistique, les désillusions… Elle rencontrera le chef Sitting Bull mais aussi le président Ulysse Grant. Particulièrement documenté et soigné, le dessin réaliste de Didier Pagot se hisse à la hauteur des vastes paysages sauvages, des tenues traditionnelles indiennes mais aussi de la haute société blanche américaine. Il met aussi en scène de terribles combats. Le découpage séquentiel très efficace de ce duo d’auteurs vétérans permet une pleine immersion dans cette époque de farouche transition entre le monde moderne et les sociétés primitives.