L'histoire :
Léold emménage sur Bordeaux. Ce changement est difficile à vivre pour ses parents, en particulier pour sa mère qui n'arrive pas à l'accepter. D'autant qu'elle ne se remet pas d'un autre bouleversement survenu dans la vie de Léold. Il a affirmé sa « fluidité », sa « non binarité ». C'est à dire qu'il ne se sent ni totalement fille, ni totalement garçon. C'est un transgenre non-binaire. Et ses parents ont du mal à saisir ce que cela veut dire, à l'accepter. Léold a commencé sa prise d'hormones. Et il se sent bien tel qu'il est, même si le regard des autres peut être parfois suspicieux, plein d'interrogations. Il aime dire qu'il est pluriel, multiple ! Seul son frère a tout compris, rapidement, et l'a surnommé « mon sœur ». Ce déménagement, c'est pour Léold l'occasion de démarrer une nouvelle vie. Il se rend dans une association qui ouvre des groupes de parole. Puis il apprend à vivre seul. Il apprécie la quiétude de son appartement. Mais un soir, alors qu'il tente de trouver le sommeil, il entend ses voisins s'insulter, faire un vacarme pas possible. Le lendemain, il les croise sur le palier, comme si de rien n'était. Mais l'attitude de sa voisine est suspecte, elle tente de fuir, de se cacher. Elle s'appelle Olivia. Et elle va faire irruption dans sa vie sans qu'il ne s'y attende.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Le plongeon, George Sand fille du siècle, ou encore Un monde si grand, Séverine Vidal, autrice romancière et scénariste de BD, réalise ce nouvel album avec Marion Cluzel, qui signe les illustrations. Nous suivons le parcours de Léold, en transition pour s'affirmer tel qu'il est vraiment : multiple, ni garçon ni fille. Sa transition s'accompagne d'un changement de vie : il emménage seul dans un appartement. Il va faire la rencontre d'Olivia, sa voisine, à qui il ne parle pas tout de suite de son « secret ». Avec elle, tout est si simple, il ne sait pas comment elle prendrait l'annonce. Au fond de lui, il a peur d'être rejeté pour ce qu'il est réellement. Avec pudeur et douceur, les autrices nous racontent le parcours de ce jeune homme incompris par une partie de la société, mais qui se sent bien comme il est, qui ose s'affirmer et sait s'entourer des bonnes personnes. On comprend les difficultés qu'il rencontre au quotidien, et l'on assiste à la naissance de sentiments amoureux. Les illustrations laissent ressortir le grain des pastels et font de chaque case un cocon dans lequel Léold peut se réfugier, tout comme le lecteur. Les traits ont une apparence presque naïve, qui s'accorde aux propos positifs du scénario. Cet album soulève des questionnements actuels sur le sujet de l'identité.