L'histoire :
Algérie, Sidi-Bel-Abbès, mars 1863. Le régiment étranger embarque enfin pour aller se battre au Mexique, rejoignant les troupes déjà engagées dans l’expédition hasardeuse décidée par l’empereur Napoléon III. Casimir doit surveiller ses arrières. En effet, le Maure, l’assassin de son ami Dino, s’est lui aussi engagé dans les troupes mais sous une fausse identité. Casimir redoute que l’ancien criminel cherche à se venger de lui. Au bout de 48 jours d’une traversée épouvantable, leurs navires accostent à Vera Cruz. La troupe s’apprête à se battre contre la guérilla mexicaine et les forces républicaines du président Juarez. Or, ils découvrent avec horreur qu’il y a un autre adversaire beaucoup plus redoutable et meurtrier : l’épidémie de vomito negro, le vomi noir, communément appelé la fièvre jaune. Elle sévit dès le mois de mars/avril dans la zone des terres chaudes et décime les soldats français plus efficacement que les balles mexicaines ! Lorsqu’un convoi est organisé pour acheminer les armes et l’or jusqu’à Puebla, c’est à Danjou que l’on confie la mission de reconnaître la route. Mais les chemins sont tout sauf sûrs, car les guérilleros attaquent et pillent sans vergogne. La chaleur et l’humidité épuisent les hommes et les bêtes. Quant à la Compagnie, elle a un traître dans ses rangs, mais elle ne le sait pas encore... Nous sommes le 29 avril 1863 et les légionnaires de Danjou sont en route vers leur tragique destin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et de trois ! Jean-André Yerlès et Marc-Antoine Boidin sont de retour avec leur série consacrée à la Légion étrangère et tout particulièrement aux évènements de Cameron. En 1863, 60 légionnaires font face à plus de 3000 guérilleros mexicains au travers d’un combat épique qui a forgé l’identité de la Légion. Mais au-delà de se concentrer sur les batailles, Yerlès s’attarde sur les relations entre les différents personnages, avec une toile de fond dramatique : l’épidémie de la fièvre jaune qui décime les troupes et qui joue sur le moral des hommes. Il est à noter que le scénariste met aussi un point d’honneur à respecter scrupuleusement le contexte historique français et mexicain des années 1860 dans sa narration. Du côté des dessins, Marc-Antoine Boidin réalise encore une fois un très bon travail, avec des crayonnés bien ficelés mais surtout un sens du détail qui ne trahit pas le récit de Jean-André Yerlès, tandis que les couleurs chaleureuses permettent de mettre en relief l’âpreté du Mexique. En définitive, Tierras Calientes est une BD habilement amenée, qui reprend à son compte les évènements de Cameron sous le prisme de vision de Casimir Laï, avec beaucoup d’énergie, dans un contexte historique authentique. Vivement le quatrième volume pour se plonger corps et âme dans la bataille !