L'histoire :
En l’an 1241, en France, Hughes, un jeune ménestrel, prouve à ceux qui en doutaient qu’il est bien le fils du seigneur de Crozenc. En secret, il aime la belle Alix, mais épouse Nolwenn qui lui donne un fils, Sigwald. Avec Alix, il aura une fille, Mahaut. Parti en croisade, il se fait un ennemi juré d’Al Mansour, un sarrasin. Sur le chemin du retour, il se voit confier par des templiers un coffre contenant la « main du prophète ». Venu en France, Al Mansour enlève Mahaut et réclame le coffre en échange. Puis il prend la fuite, poursuivi par Sigwald. Hughes part à la poursuite des deux cavaliers. En chemin, il apprend que l’armée du Roi assiège le château de Noirlac et que les routes sont bloquées. Au camp du comte de Sancerre, on lui raconte qu’Al Mansour s’est noyé. Il y découvre aussi son fils, condamné à être pendu pour avoir forcé un barrage. Il implore en vain la clémence du comte qui ne parvient pas à reconquérir son château. Hughes lui apporte la solution, en échange de la vie de son fils. Pour y parvenir, il tombe dans les bras d’une amène hôtesse. Le plan se déroule comme prévu et Sigwald est libéré. Mais Hughes tombe dans un piège. Est-ce encore Al Mansour ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série a été créée en 1986 par deux auteurs débutants, qui sont depuis devenus des valeurs sûres : Jean-Charles Kraehn (Tramp) et Patrice Pellerin (L’épervier). Par la suite, Michel Pierret et Erik Arnoux vont poursuivre l'ouvrage. Depuis, Pierret a repris seul les Aigles. C’est assez rare d’avoir autant d’auteurs ayant œuvré sur une même série, sans que cela n’altère sa qualité. Tout avait commencé par un mystère sur les origines du héros. Duels épiques, complots machiavéliques, histoires d’amour enflammées forment la trame de cette saga historique aux multiples rebondissements et retournements de situation. Ce 21e épisode, La main du prophète fait pourtant partie des épisodes un peu moins forts de cette épopée. Le ressort dramatique est ici constitué par la menace de mort qui plane sur Sigwald. Or cette idée a déjà été utilisée dans un épisode précédent (Le jugement du roi). En fait, on s’attendait plutôt à un affrontement entre Hughes et le sarrasin. Ce dernier disparaît d'ailleurs mystérieusement… Ne reste plus que le suspens lié à l'assaut du château. La solution proposée par Hughes est ingénieuse, bien qu'un peu hasardeuse et l'intermède avec la rebouteuse est indigne du héros. Heureusement, le dénouement offre plusieurs coups de théâtre. Le trait classique, réaliste et précis de Pierret, son souci du détail vrai, suffisent à nous transporter à l'époque médiévale. Enfin, il n'est pas nécessaire de relire tous les albums pour la compréhension de l'histoire car elle est construite par cycle et cet opus fait partie du « cycle des enfants ». Malgré le léger manque d'originalité de ce dernier épisode, cette épopée médiévale pleine de bruit et de fureur continue à nous passionner et on se met à espérer une suite plus flamboyante…