L'histoire :
Le roi Louis le neuvième est arrivé sur les terres de Crozenc pour juger un meurtre de la manière la plus impartiale possible. Sigwald, le fils bâtard du seigneur Hugues, disparu 10 ans auparavant en croisades, est pourtant innocent du crime dont on l’accuse. Mais ses jeunes ennemis soudoient une partie de la population pour qu’elle témoigne en alourdissant les charges qui pèsent contre lui. La première journée du procès est un véritable supplice : tout accuse Sigwald. Pourtant, ce dernier aperçoit dans la salle un inconnu encapuchonné qui parle à sa mère Nolwenn… Cette dernière demande aussitôt un délai jusqu’au lendemain, promettant de nouveaux éléments. Sous sa capuche, Hugues de Crozenc, car c’est bien lui, de retour de Terre Sainte, se démène pour établir l’innocence de son fils. Il en profite pour faire la connaissance de sa fille Mahaut, et lui raconte ses mésaventures en Palestine. Gravement blessé par sa chute au fond d’un ravin, il avait alors mis près d’un an à recouvrer l’usage de la parole. Il avait alors été l’enjeu amoureux d’une princesse arabe et de sa servante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est maintenant confirmé : pour palier le manque de souffle épique caractérisant les dernières aventures médiévales de la famille de Crozenc, l’auteur a ressuscité Hugues, le héros disparu en croisade au tome 14. Il n’était qu’une ombre grossière au précédent volume, il intervient à présent pour éviter la potence à son fils Sigwald. Il en profite, via des flashbacks, pour expliquer sa résurrection et une partie des raisons de son absence de 10 ans. Or, non seulement ce retour s’appelle une supercherie narrative, mais les aventures présentes et passée manquent toujours singulièrement de relief, avec en outre des rapports entre les personnages qui sonnent faux. Et ce n’est pas la nouvelle charte graphique de la collection qui rattrape grand-chose. Michel Pierret, désormais seul héritier de la série après Patrice Pellerin, Jean-Charles Kraehn et Erik Arnoux, semble avoir perdu la recette du bon récit d’aventure. Même son dessin de facture réaliste, malgré quelques belles vues d’ensemble, paraît « mécanique », sans éclat. Au terme de l’épisode, le ménage est fait : le roi (à peine partisan) gracie Sigwald, la sorcière criminelle est aussitôt brûlée et comme Claire la félonne n’a pas été punie, elle se suicide. Seule une partie de la vie orientale d’Hugues manque encore à l’appel. De quoi remplir un 20e épisode ?