L'histoire :
En mai 1272, depuis plusieurs semaines, les troupes du roi de France Philippe le hardi font le siège du château de Foix, où se trouvent retranchés le comte Roger-Bernard et ses gens d’armes. Les deux blocs sont épuisés par ce siège interminable. A ce stade, la ville a été prise, mais toujours pas la forteresse. Le roi Philippe fait une question de principe de cette victoire, il en va de son honneur. Il met la pression sur ses hommes pour que la prochaine attaque soit la bonne. Pendant ce temps, Roger-Bernard fomente lui aussi un plan : l’enlèvement du roi, de nuit, dans son campement, via un souterrain secret, ce qui lui permettrait de négocier la fin du siège. Aux côtés du roi, au pied des remparts, se trouvent Siegwald de Crozenc et son ami Aubert. Au repos, en attendant la prochaine charge, les deux chevaliers sauvent une jouvencelle piégée par trois soudards cherchant à la violer, alors qu’elle se rendait au lavoir. Craignant le pouvoir politique des chevaliers, les soldats préfèrent laisser tomber la damoiselle sans combattre. Siegwald s’en fait une bonne amie. D’origine toscane, la belle Gisella Mancini est veuve d’un chevalier. Mais Siegwald se fait aussi 3 ennemis parmi son rang, qui vont chercher à profiter du chaos de la prochaine attaque de la forteresse pour l’assassiner par derrière…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série médiévale emblématique au sein de la collection Vécu de Glénat, Les aigles [« aigles » sous la définition féminine « d’étendards », d’où l’accord au participe passé] décapitées poursuit ses ricochets. Siegwald, le fils du premier héros Hugues, est désormais le personnage central. Héritier du domaine de Crozenc, il est rangé du côté du roi de France, et se trouve logiquement, en cet an de grâce 1272, à participer au siège du château de Foix (authentique). Etant donné qu’il lui faut bâtir sa notoriété pour devenir un vrai héros de BD, le scénariste Michel Pierret (lui-même héritier du duo Pellerin-Kraehn) profite de ce fait d’arme pour lui adjoindre une tendre compagne et un nouvel objectif pressant : sauver sa frangine Mahaut, accusée de sorcellerie (bien qu’absente de l’opus). Mais cela sera pour le tome 28, d’ores et déjà baptisé Le bûcher. En attendant, l’épisode 27 se concentre sur la prise de Foix en tâche de fond, ainsi que sur un complot contre Siegwald et un malentendu qui transforme le héros en proscrit. Hélas, les mini-périls qu’il affronte manquent clairement de souffle épique. Dans la forme, le déroulé du scénario est aussi cousu de fil blanc que les dialogues semblent déclamatoires et la mise en scène des personnes ampoulé. Si le moyen-âge de Pierret est documenté, son approche psychologique, tant dans le rendu graphique que narratif, sonne vraiment trop bon-enfant. Les collectionneurs de la première heure n’en tiendront sans doute pas rigueur, satisfaits de retrouver la dimension romantique de cette période si attachante…