L'histoire :
L’été 1902, une équipe d’archéologues menés par le professeur Matheson, découvre un passage vers le tombeau égyptien d’Imenothep, le prêtre maudit. Leur accompagnateur égyptien devient aussitôt menaçant : la profanation va tous les maudire ! Il est repoussé par le fusil de l’américain Harisson. L’année suivante, les trésors sont rapatriés vers l’Angleterre à bord d‘un paquebot. Mais les marins du bord multiplient les malaises, ce qui corrobore la thèse de la malédiction. Malgré la désapprobation de Matheson, le capitaine fait escale à Dieppe, le temps de soigner ses hommes et de tirer cette histoire au clair. Les antiquités égyptiennes sont alors déchargées et mises en sécurité dans une salle sûre de la forteresse de Dieppe. La sécurité est d’ailleurs garantie par une garnison militaire dirigée par un général expérimenté sur les lieux. Et pourtant, la nuit suivante, un mystérieux individu masqué trouve le moyen d’endormir tous les gardes et de pénétrer dans l’enceinte du château. Il tombe alors nez à nez avec deux autres cambrioleurs, ce qui déclenche une fusillade…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les archives secrètes (et quelque peu bancales) de Sherlock Holmes se terminent avec ce 4ème opus, qui va amener le célèbre détective de fiction à croiser la route d’un autre célèbre gentleman de roman, mais lui cambrioleur, Arsène Lupin. Etant donné les époques de réalisation des deux séries de romans, ce cross-over est tout à fait cohérent – Holmes a occupé Conan Doyle de 1887 à 1927 ; Lupin par Maurice Leblanc entre 1905 et 1935. Leblanc a d’ailleurs authentiquement fâché Donan Doyle en parodiant Herlock Sholmes en 1906 ! Dans ce tome 4, il est question de trésors égyptiens disparus, d’une enquête sur la mort d’une cousine et surtout de beaucoup de palabres et narratifs fastidieux et dispensables. Certes, voyons le bon côté des choses : la figure de Holmes est bien perspicace et jusqu’au-boutiste. L’incarnation faites par les auteurs respecte ainsi le profil défini par Conan Doyle (et magnifié par l’interprétation de Jeremy Brett dans son adaptation filmée la plus réussie), tandis que Watson lui sert admirablement de faire-valoir facilement vexatoire. Mais alors, tant au niveau du rythme narratif (laborieux), que de la logique du scénario (tarabiscoté), voire encore de la teneur ampoulée (et emphatique) des dialogues et des encadrés narratifs (à rallonge), cela reste médiocre. Plus prosaïquement, la taille des écritures minuscules et serrés dans certains phylactères, ou a contrario 3-4 pauvres mots perdus au milieu d’une bulle géante, prouvent que le scénario a été modifié a posteriori du dessin. Cela dit, Frédéric Marniquet montre une réelle progression dans son trait de dessin. Les premières planches ne sont franchement pas terribles (avec des proportions et visages régulièrement catastrophiques)… mais sa griffe encrée se fixe sur la longueur en quelque chose d’acceptable. Une grande majorité de cases reste hélas des cadrages sur des visages figés.