L'histoire :
Pit l'américain et Ortzi le basque cherchent un trésor, l'or de Krüger, convoité aussi par les Boers (résistants à l'envahisseur anglais) et par Cecil Rhodes, politicien britannique prêt à tout, via son homme de main le cruel Sullivan. Ils ont croisé le chemin de Marleen Van Arpeels, Boer, qui a besoin de retrouver à la fois sa mère emprisonnée et la trace de son père. Le jeune Churchill, journaliste et pas encore homme politique, a rejoint le trio de Marleen, Pit et Ortzi. Ils sont toujours suivis par Sullivan, aidé par un mystérieux pisteur-sorcier local et surtout son épervier qui survole tout. Marleen apprend alors que sa mère est au camp de Bloemfontein, un de ceux organisés par les Britanniques, comparable aux camps de concentration qui viendront après, en un peu moins pire... Ayant récupéré le trésor, le trio est bientôt attaqué par les zoulous qui les poursuivaient depuis leur échappée du village. Ils sont rejoints par Sullivan, qui les fait prisonniers, ainsi que Churchill, et les mène à un camp. Une brigade de Boers arrive et délivre le camp avec fracas, et Marleen les décide d'attaquer celui de Bloemfontein. L'assaut sera explosif ! Fusillades, dynamite, désordre total, mêlent fumées, poussière, train et animaux, dans un tumulte impressionnant. Ils sont libres, mais toujours sous la menace. Et bien des péripéties les attendent encore...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux tomes agréables parus en 2018 et 2020, cet album final sort une nouvelle fois deux ans après le précédent. Le dessin de Bernard Kölle est cette fois beaucoup plus élaboré, détaillé et lisible, comme ses couleurs, plus fines et travaillées. L'histoire signée Jean-Claude Bartoll, qui continue sur sa lancée, est elle aussi plus trépidante. Elle alterne bien les scènes d'intérieur, ou de préparation, de réflexion, et celles d'action pure. L'ensemble est ainsi beaucoup mieux rendu et toujours captivant. Doté de solides acquis, le dessinateur slovène a mis un grand soin aux reconstitutions (bâtiments, trains, uniformes) et… aux destructions, qui coûteraient un vrai « trésor » à filmer. Sa mise en scène générale et le rythme, sont maîtrisés, équilibrés. C'est une belle preuve des capacités de cet admirateur de Giraud, d'Hermann et de l'école franco-belge. Ce cycle se clôt en beauté, mais si les auteurs (et le public) le souhaitent, il pourrait logiquement donner une suite à ces passionnantes aventures dans la région du Transvaal (Afrique du Sud). Eh oui, ce « southern » a pris sa part dans le renouveau du western en BD !
