L'histoire :
Les brigades mobiles, également appelées « brigades du tigre », furent créées en 1907 par George Clémenceau (le « tigre ») pour faire face à une vague de crimes sans précédent. Souvent cités en exemple par le commissaire principal Faivre, on compte parmi eux l’inspecteur Pujol, l’inspecteur Terrasson et le commissaire Valentin, trois policiers intègres et courageux. Efficaces sur le terrain, ils s’avèrent également rusés lorsqu’il s’agit ensuite d’obtenir des aveux. Cependant, leur notoriété grandissante par voie de presse fait de l’ombre aux services de la préfecture de police de Paris. Agacé, le préfet charge alors en douce le commissaire Pelletier d’organiser une magouille permettant de discréditer la nouvelle brigade mobile. Au même moment, Valentin, Pujol et Terrasson enquêtent sur le corps d’un quidam retrouvé en pleine campagne, avec une balle dans la tête tirée à bout portant. Leurs méthodes modernes et leur flair infaillible les mettent sur la piste de « Doumé » Paolini, un ancien proxénète officiellement reconverti en concessionnaire automobile, entretenant par ailleurs d’excellents rapports avec la préfecture. Petit à petit, les trois enquêteurs sortent de leurs fichiers le nom de Bonnot, un anarchiste très violent qui a déjà beaucoup fait parler de lui sur Lyon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’alors scénaristes dans le 9e art, Fabien Nury et Xavier Dorison sont aujourd’hui à l’honneur au sein du 7e art. En effet, le 12 avril 2006 sort sur les écrans français l’adaptation cinématographique de la célèbre série télé Les brigades du tigre, dont ils ont bâti le scénario (réalisation de Jérôme Cornuau, avec Clovis Cornillard, Edouard Baer…). Pour parachever le boulot, en guise de « préquel » au film, ils mettent en place les personnages et l’ambiance dans cette enquête en one shot qui se déroule chronologiquement juste avant le film. Au dessin, Jean-Yves Delitte a toujours la fâcheuse tendance à faire des visages qui se ressemblent beaucoup. Mais étant donné que le suspens tient parfaitement en haleine, la concentration ne faiblit pas et l’enquête se suit tout de même de manière assez fluide. En outre, la part belle est faite aux décors de l’époque : rues animées, voitures, costumes… Le charme de la « belle époque » est au rendez-vous, d’autant plus que les dialogues, à la fois justes, grinçants et rythmés, respectent à 100% le ton de l’époque et surtout, celui de la série télé que chacun a encore en mémoire. Pas de temps mort, pas de tergiversations inutiles, nos trois héros réfléchissent et agissent avec célérité. Cerise sur le gâteau, le duo de scénariste a également réussi à retrouver cette petite touche d’humanité et d’humour si difficile à cerner (l’épisode final de la valise à billets…). En espérant que le film se révèle aussi réussi que cette mise en bouche !