L'histoire :
Une vieille demeure qu'un homme décide de restaurer, malgré la peur de tous les ouvriers du voisinage. Le propriétaire d'un antique maison au cœur de la ville, qui a le pouvoir étrange de faire voir à ses visiteurs le passé du quartier à travers la vitre de sa fenêtre. Un bas relief en argile caché dans un coffre, qu'un héritier découvre et dont il va vouloir percer le mystère, se préparant sans le savoir à apprendre l'impensable. En ce début du XXème siècle, des hommes sans histoire sont confrontés à des secrets enfouis depuis des millénaires, à des phénomènes inexplicables, à des forces qui les submergent. La ville d'Arkham, en particulier, est le théâtre de phénomènes terrifiants qui restent inconnus de la plupart de ses habitants. Un livre mystérieux appelé le Nécronomicon traverse cette époque de progrès technique et de civilisation, rappelant aux hommes qu'avant eux, sur Terre, des créatures ont lutté pour le pouvoir. Fasciné par une statuette aux formes effrayantes, fabriquée dans une roche inconnue sur terre, un professeur suédois du nom de Johansen prend la mer pour retrouver son origine. Il va faire une terrifiante découverte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Horacio Lalia, dessinateur et scénariste argentin, propose ici une série de récits courts adaptés des romans ou nouvelles de Howard Philip (HP) Lovecraft, écrites au début du siècle dernier. Lovecraft est aux origines d'une mythologie puissante et évocatrice, dont les noms résonnent aux esprits des amateurs de fantastique. Cthulhu ou le Necronomicon existent en tant que tel dans l'imaginaire collectif. Voir alors ces mythes mis en images par un artiste au style sombre, qui maîtrise parfaitement un noir et blanc complexe fourmillant de détails, est intéressant en soi. Lalia réalise quelques tableaux puissants ou gore, dans la lignées des sentiments provoqués par la lecture de Lovecraft. Néanmoins, la plupart de ses récits pâtissent d'une narration appuyée avec de nombreux pavés de texte, qui semblent rendus obligatoires par le faible nombre de pages dévolu à chaque histoire. Le suspense disparaît derrière la volonté d'inclure de manière complète les éléments du récit d'origine, limitant les possibilités d'immersion du lecteur. Lalia illustre parfaitement les mythes, en particulier la manière dont il imagine que l'auteur américain les voyait il y a un siècle de cela. Son style classique, académique et fouillé est à la hauteur des grands illustrateurs du genre, apportant si nécessaire une touche de malaise lorsqu'il dépeint des scènes d'horreur inexpliquées. Mais le frisson glacé n'est pas nécessairement au rendez-vous.