L'histoire :
Héritier des chevaliers d’Héliopolis, XVII est de retour de Paris où il a pu subtiliser, avec la plus grande habileté, la couronne en or ancien de Marie Antoinette d’Autriche, sa mère, à l’actuel souverain Louis XVIII. Arrivé au nord de l’Espagne, au pied des Pyrénées, XVII et son maître sont à la recherche de la nouvelle Héliopolis, une cache secrète construite par les alchimistes immortels. A quelques mètres de la porte, son maître lui livre sa dernière leçon : « La meilleure arme est celle qui peut prendre la vie et la rendre ». Les deux hommes s’enfoncent dans la crypte secrète à la rencontre des immortels. Il est temps de fabriquer une huile de jouvence à base d’or ancien. Pour ce faire, XVII doit ressusciter. Les chevaliers lui font absorber un champignon mortel qui va l’envoyer aux portes des enfers d’où il devra revenir. Le jeune homme s’exécute et sombre dans les abîmes de la mort, dans une douleur effroyable. Après avoir combattu et lutté contre ses démons, XVII revient à lui dans la crypte des alchimistes. Il apprend qu’il est resté dans le coma durant des mois. Les chevaliers lui donnent son nouvel objectif : Napoléon Bonaparte.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut évidemment l’esprit et la plume du grand Jodorowsky pour imaginer un récit aussi fou, qui mêle la recherche de la panacée à l’Histoire de France. Effectivement, après les spéculations de la mort de louis XVII dans le tome précédent, Jodo nous plonge avec délectation dans la campagne d’Egypte napoléonienne. Pour mémoire, en 1798, le corps expéditionnaire français prend la mer afin de s'emparer de l'Égypte et de l'Orient, et ainsi bloquer la route des Indes à la Grande-Bretagne. La puissance maritime de cette dernière empêchait une attaque de front. Bonaparte réussit à convaincre le directoire de l’affaiblir de cette façon. Le scénario est extrêmement fluide et tient très facilement en haleine le lecteur. Jeremy, sublime le récit de son coup de crayon réaliste. Les planches dans le désert égyptien sont magnifiques et la colorisation de Felideus est superbe. Le lecteur ressentirait presque la difficulté de respirer dans les cases illustrant la tempête de sable. La palette du dessinateur est très large, le personnage principal traverse les vallées enneigées qui mène à Paris, ou encore les forêts verdoyantes des Pyrénées en passant par le sable étouffant d’Egypte, sans aucune fausse note visuelle. C’est beau, de la première à la dernière planche. Quand on voit la qualité du récit et du dessin de ces deux tomes, on se réjouit par avance de découvrir le futur tome 3, Rubedo – l’œuvre au rouge.