L'histoire :
Chaque jour, la jeune métis Alison Walker vend des hamburgers dans le centre de New York pour subvenir à ses besoins. Mais aujourd’hui, elle est agressive avec les clients, car elle organise un vernissage de ses tableaux le soir-même, dans une galerie d’art cotée… et elle est à la bourre ! Magnanime, son patron lui donne son après-midi. Alison file donc pour terminer l’organisation de la soirée et elle doit pour cela passer par le métro… Un grand moment d’angoisse pour elle, qui n’était pas retournée dans « l’Under York » depuis des années. Car en plus d’être artiste-peintre en herbe, Alison est aussi une sorcière. Or en raison d’expériences traumatisantes, elle n’a plus exercé depuis des années. Le soir venu, elle a cependant son petit succès. Même le candidat aux élections municipales Aaron Stenford – qui fait craquer les filles ! – est venu, entouré de sa garde rapprochée. Visiblement, le talent d’Alison ne laisse personne de marbre. Hélas, c’est le moment que choisi Bayard, son propre frère, pour lancer un sortilège, depuis un pentacle dessiné sur la terrasse d’un toit voisin. Aussitôt les toiles prennent vie et se muent en de monstrueuses créatures chtoniennes pleines de tentacules qui s’emparent des invités… Alison n’arrive pas à le contrer et se retrouve téléportée dans un monde parallèle, jusqu’au cénacle d’une communauté de sorciers, dans l’Under York. Ils lui révèlent que l’heure est grave : sa famille est introuvable depuis qu’elle a dû invoquer un démon nommé Marduk…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des pentacles, des sortilèges, un méchant démon qui fait rien qu’à vouloir répandre le chaos sur le monde normal, des monstres dentus et baveux qui sortent des entrailles d’un monde parallèle, une gentille sorcière qui se retrouve dépassée par les évènements… Cette mise en bouche des Chroniques d’Under York, série inscrite au catalogue Log In de Glénat (pour « young adults », ce qui n’est pas très loin des « old children ») ne nous épargne pas tous les clichés du registre sataniste. Sylvain Runberg a beau rythmer convenablement un scénario typique du genre, le fond de l’intrigue est archi convenu. L’héroïne attachante, qui se retrouve à devoir gérer un gros problème de sauvetage du monde, parviendra peut-être à séduire les adolescentes en mal de culture gothique ? Les interludes entre les chapitres prennent la forme de pages d’un carnet intime, afin de mieux expliquer le contexte ou les origines de la sorcellerie, ce qui va également dans le sens du lectorat young-féminin. Le joli dessin de Mirka Andolfo colle également à merveille à l’ambiance de cette urban-fantasy, avec des encrages appuyés et de belles doses de noir. Bon, faites gaffe aux monstres, quand même…