L'histoire :
A partir du jour où elle reste sans voix devant l’affiche d’un château Cathare chez un bouquiniste, la vie d’Aline se trouve bouleversée. Elle est tout d’abord troublée par la rencontre d’un artiste peintre, Azal, puis elle perd son amoureux Gilles, dans un mystérieux accident de voiture. Dès lors, Azal fait irruption dans sa vie et dans son cœur, à la fois amant et protecteur contre ce petit homme en noir, coiffé d’un chapeau melon, qui la persécute sous des formes différentes. Mais le plus troublant est cette autre vie qu’il lui semble avoir déjà vécu, il y a bien longtemps, au temps des cathares, sous le nom d’Aliénor. Perturbée en rêve par ces « souvenirs », elle est suivie sous hypnose par un psychothérapeute, grâce à qui elle retrace des évènements ancestraux. Ainsi au moyen âge, Aliénor était une jeune femme douée pour les enluminures. Elevée par son oncle, maître Gauthier, elle montrait alors de véritables prédispositions pour les arts graphiques. C’est ainsi qu’elle fit la connaissance d’un client, le sire de Saissac, qui ressemble étrangement à travers le temps à Azal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’image du premier épisode, les ressorts de cette série fantastico-historico-policière demeurent impénétrables. A l’aide de moult flashbacks, Ruellan entremêle le présent et le passé en un imbroglio narratif tout au mieux accessible par les initiés ou par quelques historiens indulgents. Cathares, alchimistes, immortels… les éléments inhérents au genre sont pourtant de mise. Mais il ne suffit pas d’incorporer des ingrédients pour faire une bonne recette. Cette histoire manque cruellement de liant entre des aspects ésotériques totalement opaques et un récit historique fort bien documenté mais dont la linéarité n’emballe pas une seule seconde. On classerait plus volontier cette histoire dans la collection Vécu (pour le récit historique) ou Loge noire (pour l’occultisme omniprésent). Au dessin, Ersel fait ce qu’il peut… mais avec un sujet et une trame pareils, il n’y a pas vraiment de quoi s’éclater sur une mise en scène dynamique. Seul son trait réaliste sur les planches de l’époque moyenâgeuse nous offre un déracinement bienvenu… Mais c’est bien maigre.