L'histoire :
Au siècle des lumières, un boulet de XXXVI livres perce une muraille de chêne sur un mètre, en étant tiré à 400 mètres. Au siècle des lumières, la muraille d’un vaisseau de ligne dépasse rarement 80 centimètres. Au siècle des lumières, le calibre supérieur à XXX livres se généralise pour la batterie basse de tous les vaisseaux de ligne. Au siècle des lumières, les combats en mer se déroulent à quelques encablures. Un siècle des lumières qui porte bien mal son nom quand on sait que la guerre fait partie de son quotidien et que toutes les nations cherchent continuellement à s’humilier. Golfe de Bengale, côte de Coromandel, Gondelour, le 20 juin 1783, les forces navales françaises, sous le commandement de Pierre André de Suffren, s’opposent aux navires anglais du vice amiral Edward Hughes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Yves Delitte nous livre le récit d’une nouvelle bataille navale entre les français et leurs meilleurs ennemis les anglais. Cette fois, le terrain de « jeu » des marines les plus puissantes se situe au large de Sumatra, l’occasion pour le peintre officiel de la marine belge de nous faire voyager avec des paysages plutôt dépaysant. Cette bataille de Gondelour est l’occasion d’évoquer Suffren, un des officiers qui a marqué la Royale. Aujourd’hui encore, le souvenir de ce marin et militaire aguerri est toujours bien présent, la Marine ayant notamment baptisé sa dernière génération de sous-marins nucléaires d’attaque de son nom. Durant cette bataille de Gondelour, Suffren va mettre à mal la flotte anglaise malgré sa supériorité numérique (1200 canons pour les anglais contre 1000 pour les français). Le portait de Suffren que dresse Jean-Yves Delitte est malgré tout assez peu flatteur : il le décrit comme un militaire autoritaire, prétentieux, ambitieux qui n’a pas l’adhésion de tous ses hommes. L’auteur met également en exergue le clivage entre les officiers et l’équipage. Jean-Yves Delitte, spécialiste de l’histoire maritime nous régale avec de superbes scènes de batailles navales aux navires majestueux. L’atrocité des combats est également illustrée avec des marins mutilés. Un dossier complémentaire contenant de nombreuses informations vient conclure l'ouvrage.