L'histoire :
De tous temps, il y a eu des chasseurs et des proies. L’univers maritime n’échappe pas à la règle. En mars 1588, dans l'Océan Atlantique, les espagnols ont perdu un convoi : cinq navires chargés de richesses que les maudits anglais leur ont pris. A San Lorenzo De El Escorial, Philippe II roi des Espagnes convoque plusieurs membres de sa garde rapprochée. La perte à répétition de plusieurs navires n’a que trop durée. Au-delà du préjudice commercial, le royaume d’Espagne et celui d’Angleterre s’opposent suite à la Réforme anglicane. Philippe II est roi des Espagnols depuis 1556, et il a grandi dans la ferveur catholique. S’il a pu être présenté comme un modéré, depuis quelques années, il nourrit une haine pour tout ce qui n’est pas catholique. Les politiques qu’il impose sont continuellement dans le conflit, alors que la sagesse et les évidences imposeraient la conciliation. Il ne supporte plus l’arrogance des anglais et leur Eglise anglicane. Il demande donc à Don Alfonso Pérez de Guzman de constituer une belle armada pour aller replacer sous l’autorité et la bienveillance de la sainte Eglise romaine une nation qui s’est égarée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De tous temps, les religions ont été source de conflits. Au XVIème siècle, après que le roi d’Angleterre Henri VIII a rompu avec le pape pour des raisons politiques et théologiques, de nombreuses tensions apparaissent en Europe. La bataille de Gravelines en est une illustration. Le roi des Espagnols, excédé par les anglais, va alors désigner un de ses lieutenants pour leur livrer bataille. Il fera le choix de nommer Don Alonso Perez de Guzman qui n’avait aucune expérience maritime ni militaire : autant dire que c’était mal barré… Les premiers combats aux larges des côtes du Nord de la France ne seront pas décisifs. C’est seulement après quelques jours de combat et avec beaucoup de ruse que les anglais viendront à bout des espagnols. Ce nouvel album sur les Grandes batailles navales laisse une large place au contexte politique, ce qui permet ainsi de comprendre les enjeux de ce conflit. Les auteurs insistent sur le manque d’expérience des espagnols et leur fébrilité face à des marins anglais aguerris. La stratégie anglaise pour mettre en déroute leurs adversaires est quant à elle aussi surprenante que spectaculaire. Ce récit historique est dense et se distingue des autres batailles navales notamment pour les moyens audacieux mis en place par les anglais pour vaincre leurs rivaux. Même si le trio Nico Tamburo, Denis Béchu et Guiseppe Baiguera n’égale pas le talent de Jean-Yves Delitte pour illustrer ces majestueux navires, la copie est tout à fait honorable. Le dossier complémentaire qui vient conclure l’album ravira ceux qui veulent en savoir davantage sur cette bataille.
