L'histoire :
Décembre 1598, île de Myodo-Dong, dans la baie de Suncheon, en Corée du sud. Cela fait 6 ans que la guerre perdure entre les japonais et les coréens soutenus par les chinois. Ces six années ont été faites d’innombrables batailles et de paix éphémères. Alors que les coréens pensent pouvoir mettre enfin un terme à toute cette misère, les japonais, qui tentent d’envahir le pays, se réfugient dans leurs waseongs, des forteresses construites sur les terres déjà conquises. Après avoir connu la gloire puis l’opprobre, le seigneur Yi Sun-Sin a toujours la confiance du roi et il dirige l’armée coréenne. Alors que l’hiver approche, Sun-Sin est persuadé que son armée va devoir attendre le printemps pour reprendre le combat. L’interception d’un coursier japonais avec un pli secret va changer la donne : il est temps de remobiliser toutes les troupes et notamment la flotte de bateaux tortues.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est le 16 décembre 1598 que s’est déroulée la dernière bataille de la guerre d’Imjin qui opposa la Corée et la Chine à l’empire japonais. Cette bataille est notamment marquée par l’utilisation de bateaux tortues, des navires blindés massifs aux lignes rustiques capables de livrer des combats en haute-mer. Même si cette bataille a plus de 400 ans, elle demeure une victoire importante pour les coréens qui se pressent aujourd’hui encore devant la statue de Yi Sun-Sin. La première partie de cet album est essentiellement consacrée au contexte politique, aux intrigues du pouvoir et à la stratégie qui sera déployée. Même si Jean-Yves Delitte tente de romancer et de rendre accessible ces faits historiques, ce récit peut apparaître un peu confus. Outre la complexité du contexte, des noms des protagonistes, les auteurs ont jugé pertinent d’inclure de nombreux termes asiatiques qui contraignent le lecteur à se référer aux notes de bas de page pour en saisir la signification. Cette volonté d’exhaustivité historique leste la lecture et le plaisir qui pourrait y être associé. Le dossier historique qui conclut cet album permettra cependant aux plus curieux de parfaire leurs connaissances sur cette époque. C’est dans une ambiance crépusculaire et avec des couleurs assez sombres et grisâtres que se déroule cette bataille. Si les personnages de Q-Ha ont des attitudes un peu figées, son trait est fin et les scènes de combat sont truffées de détails. Le soin apporté aux armures de ces guerriers satisfera les amateurs de culture asiatique. Ce 11ème album de cette collection consacrée aux batailles navales n’est certainement pas le plus accessible.