L'histoire :
Andalousie, Cadix, le 29 septembre 1805. Une grande partie de la flotte française, commandée par le vice-amiral de Villeneuve, est au mouillage. Le capitaine Lucas rend compte à l’amiral que les équipages se démoralisent. Ils supportent difficilement de stagner depuis six semaines en Méditerranée alors que dans la Manche, Napoléon prépare la flotte du Ponant à l’invasion de l’Angleterre. De Villeneuve critique le plan de l’Empereur : il refuse de se laisser empoter par une ridicule fougue qui causera la perte de son escadre. Les navires sont épuisés par un long périple aux Antilles et la flotte n’est plus en état de faire la guerre. Surtout qu’au large, les troupes de l’amiral Nelson guettent, prêts à les assaillir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peintre officiel de la Marine belge, Jean-Yves Delitte est à la manœuvre pour conduire le projet ambitieux d’une trentaine d’albums consacrés aux grandes batailles navales. Pour inaugurer cette nouvelle collection chez Glénat, trois titres sortent simultanément. La bataille de Trafalgar, avec la défaite de la Royale Française, est certainement la plus célèbre. Une partie de la Marine Française devait faire diversion en Méditerranée et neutraliser les britanniques pour permettre à Napoléon l’invasion du Royaume-Uni. Cette aventure maritime est en partie abordée sous le prisme de l’équipage. Le lecteur suit les pérégrinations de « la grenouille », un jeune gabier affecté sur le Redoutable. Les auteurs se sont attachés à respecter au mieux les grandes lignes de l’Histoire. Malgré quelques libertés pour créer une dimension romanesque, ce récit demeure prisonnier des faits. En effet, on s’attache peu aux personnages : les échanges sont exclusivement orientés sur les choix stratégiques ou les faits d’armes de chaque protagoniste laissant peu de place aux histoires individuelles ou à l’expression des personnalités. Sur le plan graphique, c’est Denis Béchu qui s’est vu confier le challenge d’illustrer cet album. Son style n’est pas aussi élégant, détaillé, fin que celui de Jean-Yves Delitte (qui a réalisé la couverture), mais il est expressif, percutant et très lisible, insufflant de la dynamique au récit.