L'histoire :
Dionysos n'a pas son pareil pour organiser d'immenses fêtes. Une de ses nombreuses créatures qui font partie du cortège, Silène, boit seul sur son âne. Il s'éloigne du reste du groupe et tombe malencontreusement sur une branche qui le fait chuter. Il est retrouvé ivre mort et évanoui par deux bergers. Ces derniers l'attachent et l'amènent à leur roi, Midas. Ce dernier est furieux : il reconnaît Silène et craint des représailles de Dionysos. Il le fait aussitôt libérer et pour se faire pardonner, il lui offre des festivités dignes d'un Dieu. Pendant dix jours, Silène profite de l'hospitalité du souverain, boit et s'amuse sans relâche. Dix jours après, Midas lui suggère de retrouver son maître. Il feint de s'inquiéter pour lui en prétextant que sa longue absence risque d'inquiéter le Dieu. Mais il a certainement peur que sa réserve de vin et ses provisions se réduisent trop. Silène part donc en compagnie de son bienfaiteur. Ils finissent par retrouver le cortège de Dionysos. Ce dernier remercie Midas pour son hospitalité et lui accorde n'importe quel vœu en guise de remerciement. Midas rêve depuis toujours d'être richissime. Il demande alors sans hésiter qu'on lui donne le pouvoir de transformer ce qu'il touche en or. Dionysos lui accorde ce privilège, riant sous cape de sa stupidité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Sagesse des mythes est à un nouveau tournant : après avoir développé les grandes épopées et la vie des héros principaux de la mythologie grecque, la collection aborde la destinée de certains mortels « inférieurs », touchés par un sort souvent tragique. Ainsi, Œdipe, Antigone et Dédale laissent désormais place à Midas. Le choix est intéressant car ce personnage, assez benêt et naïf, connaît une fin tragi-comique. Cependant, sa vie ne sert que d'anecdotes et de symboles dans la mythologie et s'adapte donc difficilement à un récit entier. En comparaison avec la vie mouvementée d'Héraclès ou Thésée, l'histoire du roi Midas paraît bien terne et sans saveur (en même temps, l'or n'a pas d'odeur!). Le tout passe donc beaucoup trop vite et les auteurs doivent même y ajouter un détail du passé d'Hermès pour apporter un peu de matière. On aurait pu pourtant avoir des anecdotes et développements sur le trouble et fascinant Dieu Pan. Le visuel n'est pas plus réussi que le reste. Les dessins de Stefano Garau sont sages et appliqués, mais sans aucun symbolisme, ni profondeur. Les dieux n'ont pas plus d'épaisseur que le triste Midas et la fameuse malédiction du roi n'est guère impressionnante. Heureusement, les annexes écrites pas Luc Ferry (directeur de cette collection) sont passionnantes et intelligentes, avec une interprétation poussée de la mythologie. Décidément, Midas aura tout raté, même son adaptation en bande dessinée...
