L'histoire :
Après la tentative d’assassinat loupé sur Natale, Saint-Napi souhaite toujours régner en maître sur Pigalle. En plus de baigner dans la prostitution, ce dernier laisse de côté l’opium distribué dans ses commerces pour écouler de la cocaïne, qui est beaucoup plus lucrative. Afin de récupérer les derniers cabarets manquant à son tableau de chasse, il recrute un ancien commando parachutiste de la guerre d’Indochine par sa filière asiatique. De son coté, Guy Natale, ayant la police de son coté, défend coûte que coûte ses cabarets. L’ex clodo, Serge Bourdon, dit « la Chance », met une nouvelle fois les plans de Saint Napi en échec en faisant d’une pierre deux coups : sauver la nièce de Natale d’une tentative de kidnapping et dessouder le commando parachutiste en récitant du Shakespeare. A ce moment, Saint Napi comprend qu’avec Bourdon à ses côtés, les attaques frontales contre Natale sont inefficaces. Il faut donc détruire Natale psychologiquement. Saint Napi fait donc revenir l’ex-femme de ce dernier d’Alger pour faire remonter à la surface ses vieux démons. Peut-être le début de la fin pour notre gentil cabaretier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aaaah Paname ! Bienvenue à Pigalle, au début des 30 glorieuses. Le monde du cabaret est partagé entre le respect de la loi et la diversification crapuleuse. Un choix qui oppose les deux maîtres des cabarets parisiens. Natale est droit, sans combine et soutenu par la police, alors que Saint-Napi, trempant dans la drogue dure et la prostitution, ne recule devant rien pour s’accaparer le monopole des cabarets. Deux identités qui s’opposent, le gentil / le méchant, le bien / le mal, le ying / le yang et tout ça, tout ça… mouef ! Noël Simsolo, le scénariste (Sacha Guitry et Pornhollywood) livre un récit plutôt fluide et bien tourné. Le décorum des années 50 et le thème de la guerre des cabarets sont intéressants à développer. Cependant, un bémol porte sur la (sur-)multiplication des personnages. Le lecteur se perd avec tous les prénoms de l’entourage de Natale. Et le trait de Dominique Hé n’aide pas, car les personnages secondaires se ressemblent un peu tous. Le lecteur se surprendra plusieurs fois à retourner aux pages précédentes pour se souvenir de qui est qui. Le personnage principal est un peu trop lisse, sans vice et sans saveur. Natale ne baigne ni dans la prostitution, ni dans la drogue, il est réglo. Peut-être un peu trop. Ou alors les auteurs rendent le personnage de Natale plutôt pâle, pour attirer l’œil du lecteur sur Serge Bourdon, la chance de natale, l’ex clodo sauveur de cabaretier. Un personnage avec peu de morale, aimant le sang et distribuer des pruneaux en récitant du Shakespeare. Personnage étrange et surprenant, dont on a envie de lire la suite des aventures dans l’opus suivant… quoique la série est annoncée bouclée en 2 volumes.