L'histoire :
A la veille de la deuxième guerre mondiale, toute une partie du patronat français voit d’un très mauvais œil l’avènement du Front Populaire et de ses réformes en faveur des salariés. Les positions se cristallisent et les courants d’extrême droite y trouvent un terreau fertile. Des sociétés secrètes naissent pour déstabiliser le pouvoir en place. Le commissaire Peretti poursuit donc son enquête pour démanteler totalement le réseau Devigny. Convaincu que de hauts responsables courent toujours, il est déterminé à démasquer les soutiens associatifs ou politiques de l’organisation criminelle. Pour cela, il a l’entier soutien de ses supérieurs. Afin que son enquête aboutisse, il doit impérativement découvrir qui se cache sous la Société Anonyme de l’Industrie et du Commerce qui finance les achats d’armes et commandite les crimes. De son côté, Paillol, l’homme de main des activistes d’extrême droite est toujours en cavale, grâce à la complicité de sa fille et d’un ami prêtre. Si l’étau semble se resserrer sur les seconds couteaux, les hauts gradés et les financeurs ont encore assez de pouvoir pour ralentir et affaiblir le travail des policiers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième opus des Mystères de la Troisième République, un peu tiré par les cheveux, finit tout de même par tenir ses promesses. Toutes les ficelles du polar réaliste y sont synthétisées : des politiciens véreux, une famille catho tradi, des banquiers pas nets, des chefs d’entreprise vénaux, une aristocratie d’état en perdition, une armée en quête de valeurs, une histoire d’amour impossible et des policiers plus ou moins intègres. On se laisse porter d’un univers à un autre et la situation d’avant-guerre semble assez authentiquement retranscrite. On perçoit parfaitement l’instabilité politique et sociétale des années 30 et la façon dont certains en ont tiré un profit personnel. Le dessin réaliste de Pierre Wachs – qui a décidément beaucoup progressé depuis le Triangle secret ! – colle parfaitement à l’ambiance du scénario écrit par Philippe Richelle. Tous les détails sont traités avec la même méticulosité et rien n’est laissé au second plan. Les amateurs de ce gendre de dessin (et de sujet) seront enchantés.