L'histoire :
En juillet 1940, les pleins pouvoirs sont donnés au maréchal Pétain qui se proclame chef de l’Etat. Peretti échange avec son collaborateur, l’inspecteur Perrier, ulcéré par le coup d’Etat. Il compare Pétain à Franco et confie à son patron qu’il ne saurait travailler dans une police aux ordres de quelqu’un qui a vendu la France. Il lui annonce sa démission, et les deux hommes se quittent en bons termes. Au premier trimestre 1942, la vie suit son cours au commissariat. Lacaze propose du cochon à ses collègues, l’ambiance est joyeuse. Seul l’inspecteur Cazeneuve est maussade. Dans sa librairie, un éditeur informe Claire, la compagne du commissaire Peretti, qu’elle vend des livres interdits par les nazis, et qu’elle pourrait bien être dénoncée. Pendant ce temps, Perrier trafique au marché noir pour subsister, mais les prix fixés par les usuriers sont prohibitifs, et son naturel frondeur le pousse à protester. Son commanditaire, M. Michel, le fait tabasser. Mais le lendemain, il est retrouvé mort, tué par balles. Peretti décide de mener l’enquête.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le commissaire Peretti revient avec une nouvelle enquête, qui le touche personnellement cette fois. Un ancien inspecteur, dont il était proche, se fait en effet assassiner de manière sordide. L’enquête sera encore plus compliquée que prévue, dans une France occupée, soumise au rationnement, à la merci du marché noir, où les moins honorables traitent avec l’ennemi. Les murs ont des oreilles, le climat de suspicion partout et la corruption omniprésente elle aussi. Comment alors enquêter sur un gros bonnet du marché noir ? Le commissaire Peretti navigue entre trafiquants, résistants et collabos avec une idée fixe : rendre justice à son ami. Philippe Richelle, en misant sur un scénario millénaire, celui de la justice à rendre pour l’ami tombé, joue sur du velours. Mais pour qui aime le polar, l’intrigue est jouissivement complexe, se dévoile petit à petit et prend finalement une tournure inattendue. Au niveau graphisme, le dessin réaliste de Pierre Wachs est toujours précis, agréable. Le lien entre l’écrit et le dessiné se fait admirablement, afin de mettre le lecteur dans l’ambiance pesante de l’occupation. Beau, bien équilibré, bien pensé, c’est certainement un des meilleurs albums de la série.