L'histoire :
A la frontière entre la Finlande et la Sibérie, Youri Wladimir est en fuite. Cet « espion » russe à la solde des occidentaux, a mis au jour un trafic d’ogives nucléaires à destination des terroristes tchétchènes, ce qui n’est pas du goût de ses supérieurs, largement corrompus. Après s’être réfugié un bref instant chez un « pope » (un curé orthodoxe), il a pris la fuite en voyant arriver les hélicos, à pied, à travers la campagne enneigée. Qu’à cela ne tienne, le major Vojvodine, qui a un contentieux personnel à son égard, flingue le pope et fait porter la responsabilité de cet assassinat au fugitif. Il met ainsi les autorités locales dans sa poche et intensifie la chasse à l’homme. Au même moment, le ministre russe des travaux publics qui trempe dans la magouille des ogives, comprend qu’il s’est fait rouler de 20 millions par les tchétchènes, qui ne l’ont pas consulté avant d’attaquer un train et de récupérer les charges nucléaires. Pour rattraper le coup, il tente de faire chanter une capitaine du FSB (ex-KGB) à l’aide de photos compromettantes. Mais sa hiérarchie ne se préoccupe pas un seul instant de cette histoire peu crédible d’ogives volées…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Orchestrant seul scénario et dessin, Jean-Yves Delitte poursuit son histoire d’espionnage au sein de la Russie corrompue. En guise de fil rouge linéaire, la traque autour de Youri Wladimir s’intensifie, avec pour évolution la compagnie d’une jeune femme. De son côté, l’intrigue autour du vol des ogives nucléaires progresse nettement, pour atteindre à la toute dernière planche un paroxysme qui nous abandonne en proie à un sacré suspens ! Usant de méthodes ignobles et sans scrupules, les protagonistes sont tous plus pourris les uns que les autres. Il faut aller chercher l’intégrité en Angleterre, auprès du commandant Kane de Scotland Yard… que les fans des Coulisses du pouvoir (autre série dessinée par Jean-Yves Delitte, mais scénarisée par Philippe Richelle) auront confondu avec un certain Caine… Entre temps, Delitte aura, une fois n’est pas coutume, multiplié les « private joke » (à l’attention des auteurs et gens de chez Glénat) et livré un nouveau travail de stakhanoviste via un dessin très abouti (il publie un minimum de 2 albums/an). On y retrouve certes la pathologie récurrente à son coup de crayon réaliste, celle de faire toujours un peu les mêmes têtes et les mêmes expressions à ses personnages… Mais on en fait facilement abstraction pour se laisser absorber par les multiples intrigues habilement entrecroisées. Allez, hop, vite, la suite !
