L'histoire :
C’est la fête de l’école. Jim, papa de Jean-Cy et Bérénice, a hérité du stand des crêpes et… c’est une véritable catastrophe. Sa production est systématiquement brûlée, immangeable. Michou, une jolie maman, se moque gentiment de lui et propose de l’aider. Jim est bien plus compétent s’agissant de déguiser ou de maquiller les enfants. Puis la fête tourne légèrement au vinaigre lorsque débarque Anne-Cé, ex-femme de Jim. Leur divorce récent n’a pas encore été digéré de part et d’autre et l’engueulade pointe au premier prétexte. Le lendemain, le petit Jean-Cy ouvre la porte de chez lui à Michou : elle est venue rapporter le téléphone portable à cette tête de linotte de Jim. Vu son état, elle lui offre même un Alka-Zeltzer. Attendrie par ce papa divorcé qui ne s’en sort pas, elle en profite aussi pour l’inviter à sa fête d’anniversaire des 40 ans, le samedi suivant. Car Michou est elle aussi divorcée, de Bernard, et elle a elle aussi deux enfants, Lola et Ziggy. Evidemment, ce qui devait arriver arriva : lors de la petite fête, Bernard et Michou concrétisent leur idylle naissante. Cette liaison va toutefois quelque peu perturber les enfants. Comment considérer le nouveau conjoint ? Comment accepter de le partager avec les enfants de l’autre, qui sont désormais des « quasi » frères et sœurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inspirés par leurs propres expériences conjugales, le dessinateur Olivier Neuray et la (nouvelle) scénariste Val proposent à travers cette série un petit focus sociologique sur la famille nucléaire recomposée. Les héros sont ici tous deux divorcés et trouvent un nouvel équilibre personnel de vie à travers leur idylle. Toutefois, la perception de la chose est différente et plurielle, à travers le ressenti des enfants et des anciens conjoints. L’un boude, l’autre refuse en bloc, bien que tous vont devoir apprendre de nouvelles relations de « quasi » frères et sœurs. La chronique sociale qui en ressort, teinté de bonne humeur, demeure toujours légère dans la forme, bien que truffée de psychologie dans le fond. Ça sent le vécu et un vécu plutôt bien digéré. L’ambiance doit aussi beaucoup au dessin et à la mise en page de Neuray, qui s’essaie à une griffe graphique plus stylisé que ce qu’il a montré à travers Lloyd Singer ou Nuit blanche. Néanmoins, le souci du détail revient parfois sur certaines cases, donnant lieu à un entre deux tout de même cohérent et plaisant. En dépit de son gaufrier régulier (6 cases par planche), le découpage s’affranchit des bordures de case et la colorisation de Ruby joue elle aussi la carte de la modernité. Un début de série bien dans l’air du temps, qui donnerait presque envie de divorcer tellement ça a l’air fun !