L'histoire :
En pleine nuit, dans une ruelle sombre, deux hommes agressent une prostituée qui n’a pas de souteneur pour la protéger. Ils lui volent son maigre butin de la nuit ! Le lendemain, la femme se rend au « London hospital » pour s’y faire soigner. Sur place, une infirmière et le constable Watkins tentent de la convaincre de porter plainte et de donner une description de ses agresseurs. Hélas, comme les quatre péripatéticiennes précédentes ayant subi le même sort, la dame refuse de parler… Watkins a alors l’idée de faire appel aux quatre de Baker Street – des gamins des rues et police auxiliaire de Sherlock Holmes – pour enquêter et faire parler les travailleuses de la rue. Ignorant encore tout de cette future mission, Charlie, Black Tom, Billy et le chat Watson sont au cabaret « The merry minstrel » en compagnie de Polly Perkins et Corbett lorsqu’ils voient débarquer l’ancien imprésario de Polly, Edgar Wilson dit « le dresseur de canari ». Dans la loge de la chanteuse, la conversation devient rapidement houleuse. Cette dernière finit par menacer son ancien employeur de faire appel à Holmes pour déterrer les secrets du passé. Wilson part en colère en annonçant qu’il n’a pas dit son dernier mot. Quand Charlie essaie d’en savoir plus, Polly reste évasive et préfère même mentir. Mais elle ne dupe pas son amie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un an et demi après leur dernière aventure, les quatre francs-tireurs de Baker Street sont de retour pour une nouvelle enquête et même une double. D’un côté, ils vont enquêter sur deux malfrats agressant des travailleuses de la rue pour leur voler le fruit de leur dur labeur. De l’autre, ils vont tenter de mettre hors-course un patron de cabaret qui en a après leur amie Polly Perkins. Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand nous proposent ainsi une excellente intrigue policière, dans laquelle protection, surveillance, infiltration et battue de pavé seront nécessaires pour braver le danger. Bref, les amateurs de récit policier et de l’univers holmésien seront aux anges. Le plaisir est également renforcé par l’évolution toujours très intéressante des héros, ainsi que leurs tempéraments aussi différents que complémentaires. Rythmé, prenant et efficace, ce neuvième tome nous embarque du début à la fin et donne irrémédiablement envie de rester plus longtemps en compagnie de ces attachants gamins des rues. Enfin, il est toujours plaisant de croiser les visages connus de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle comme Madame Hudson, Lestrade ou encore Sherlock lui-même. Aux dessins là-aussi, c’est toujours d’aussi haute volée ! Travailler sur la série Champignac ne semble pas éprouver David Etien, tant son graphisme reste aussi époustouflant que dynamique. Le dessinateur connait désormais le Londres victorien comme sa poche et il le prouve avec cette mise en images immersive. Une série indispensable et terriblement addictive !