L'histoire :
En pleine nuit d’hiver, dans une banlieue tranquille, un homme tambourine à la porte d’un pavillon. Il réveille les occupants qui lui demandent pour quelle raison il fait tout ce raffut. Complètement ivre, il sollicite de l’aide pour qu’on vienne le pousser. Peu enclin à l’aider, l’homme de la maison l’envoie bouler et lui suggère de rentrer chez lui à pied. Compte tenu des conditions climatiques, la femme de la maison signifie à son mari qu’il pourrait se montrer davantage charitable à l’égard de ce pauvre homme et le dépanner. Persuadé par son épouse, l’homme se résigne à s’habiller et à aller pousser l’infortuné. Une fois dans son jardin, pressé d’en finir, il appelle le poivrot et lui demande où il se trouve. Celui répond alors : Là, sur la balançoire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis 1986, Philippe Vuillemin sort régulièrement des albums de recueil de blagues trash, scato et provocatrices. Dans ce 17ème opus, c’est une nouvelle fournée d’une trentaine de gags féroces, sans morale qui ne respectent rien. Les religieux, les vieux, les jeunes, les bourgeois, les prostituées, etc., personne n’est épargné ! C’est d’ailleurs dans cet humour noir avec des histoires non politiquement correctes qu’excelle l’auteur. Dans les saynètes plus « softs », la mayonnaise a plus de mal à prendre. Vuillemin ne force pas son talent pour trouver des idées originales, mais semble davantage s’inspirer de blagues déjà connues. En guise de préface, on se délecte d’une lettre ouverte que l’auteur adresse avec sa familiarité et beaucoup d’ironie, à la Ministre de la Culture. Il souhaite tout modestement qu’elle lui décerne la médaille des chevaliers des arts et des lettres pour sa participation à la sauvegarde d’un pan essentiel de notre patrimoine national, considérant qu’il n’est pas moins méritant que certains récipiendaires. Pour mémoire, rappelons que Philippe Vuillemin a été récompensé du grand prix de la ville du festival d’Angoulême en 1995. Fidèle à son style graphique très reconnaissable, avec un trait épais, baveux, des couleurs vives, Vuillemin a su créer, avec cette « ligne crade », un univers qui lui est propre !