L'histoire :
A la mort de son père, Aymar de Bois Maury, spolié de ses terres, est retourné en Pologne avec sa mère. Son éducation militaire est alors confiée à son oncle, le seigneur Waldemar Lewandoski. En l’an 1604, celui-ci l’emmène en campagne, en direction de Moscou, pour renverser le Tsar Boris Godounov et le remplacer par le Tsarévitch Dimitri – dont on dit la filiation de sang contestable. Aymar se joint donc à une troupe composée de polonais et de cosaques, aux mœurs quelque peu viriles. Lors d’une halte dans un village dévastée, les soldats découvrent une jeune femme fort avenante, Douniachka, et son grand-père, plus bourru. Les deux se joignent à la troupe, à la recherche d’un allié, Khorkine. Durant le trajet, Aymar et Douniachka échangent des œillades prometteuses jusqu’au soir, où la troupe monte le campement. Aymar intervient alors pour sauver Douniachka d’un cosaque trop entreprenant, Kolya… et il le neutralise aisément lors d’une brève lutte qui tourne à son avantage. Il se forge cependant un ennemi certain. Le lendemain, la troupe est enfin rejointe par Khorkine et ses hommes. Cependant, Aymar découvre avec amertume, que Douniachka est la promise de ce fier guerrier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les délais entre chaque tome de Bois-Maury auraient tendance à s’allonger au fil du temps, assurément en raison des nombreux projets que tient à assurer Hermann. De fait, il n’est guère dérangeant que la série enchaine des aventures indépendantes, largement distinctes dans leurs contextes, « en marge » d’un fil directeur bien défini – la logique héroïque ordinaire voudrait tout de même qu’Aymar tente de reconquérir les fastes perdues de sa lignée. D’emblée, on retrouve notre jeune héros engagé cette fois dans une campagne militaire lointaine, en Russie, même pas légitime (le tsarévitch, qui règnera un an avant d’être assassiné, restera surnommé dans l’Histoire le « faux Dimitri »). La narration est impeccablement mise en scène, rythmée et dessinée avec l’aisance habituelle et naturelle du maestro Hermann – toujours en couleurs directes – rendant ce 14e opus tout à fait engageant. Néanmoins, la finalité de cette 14e aventure demeure quelque peu… inconsistante. La problématique se limite cette fois à une vague histoire de mœurs perturbée, au sein d’une troupe en marche. En effet, au cours de la campagne militaire, Aymar s’éprend d’une jeune femme, il y gagnera un fort désappointement… et bastos. Etait-ce une étape indispensable dans la construction de sa personnalité ? Le retrouvera-t-on au cours d’une « quête » plus piquante ? Attendons donc quelques années…