L'histoire :
Au retour des vacances, alors que les routes sont couvertes de neige, Hélène et Benjamin ont une discussion animée qui va se terminer de manière abrupte. Une perte de contrôle et leur voiture termine son trajet dans une énorme congère. Les voilà perdus au milieu de nulle part. Leur marche dans la nuit noire va les conduire dans une immense maison qui semblait abandonnée, mais où un avocat dénommé Steiner va leur offrir un abri pour la nuit. Une demeure superbe, et une femme très belle aux réactions étranges qui, très vite, se montre jalouse d'Hélène. Plusieurs mois plus tard, un homme au visage dissimulé derrière un bandage entre dans le service hospitalier où Mathilde travaille de nuit. Son histoire semble incohérente, il refuse de dévoiler son identité, mais accorde sa confiance à la jeune infirmière qui n'en demandait pas tant. Les problèmes de couple de la jeune femme, dont le fiancé très séduisant multiplie les conquêtes, sapent son moral. Mais l'histoire de son étrange patient l'intrigue de plus en plus. Il raconte ces quelques jours passés dans la maison isolée d'un couple qui avait fait de la beauté des jeunes femmes le sujet d'une passion démente et destructrice...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une intrigue très bien construite que Philippe Thirault adapte en bande dessinée, sans qu'on ait un seul instant à se demander de quelle manière il a été fidèle au roman de Pascal Bruckner. Dès les premières images et le visage de cette très vieille dame, on comprend qu'on va plonger dans un polar mystérieux. Le dessinateur Manuel Garcia y contribue très directement avec son style à mi-chemin entre le traditionnel franco-belge et les pulps américains spécialisés dans les histoires d'horreur. Un style rapide avec peu de décor, mais des effets de contrastes très efficaces, comme les phares en pleine figure de la page 17. Les pièces de l'intrigue se mettent en place de manière implacable, les auteurs ont choisi d'accorder peu d'importance aux dialogues et d'éviter toute perte de temps. C'est certainement là que se situe le plus gros du travail de Thirault : le choix de tirer la partie polar pure du livre dont il s'est inspiré. On devine le potentiel plus profond derrière ces personnages qui se questionnent sur leur dépendance à la beauté physique, probablement abordé dans le roman. Le one-shot se contente de la partie la plus addictive de l'intrigue, pour en faire un album de BD qui se dévore d'une traite, dans l'attente d'une révélation finale que l'on ne peut pas deviner. La mécanique fonctionne et on passe un très bon moment de divertissement.