L'histoire :
La blondinette Lilou possède un cheval gris tour à tour turbulent, paresseux, timide, facétieux, gourmand… prénommé Filou ! Par exemple, lorsqu’il en a marre de faire les épuisants exercices de dressage avec sa cavalière sur le dos, il fait croire qu’il est perclus de coliques… ce qui est un problème grave – et peut-être mortel – pour un cheval. Aussitôt, Lilou le met donc au repos, confuse de l’avoir trop fait travailler. Mais une pomme échappée de la poche d’un partenaire d’équitation finit par trahir la comédie jouée par Filou : le cheval se rue dessus en une galipette pour la croquer ! Plus tard, en plein hiver, Lilou approche de son cheval avec une paire de ciseaux à la main pour lui tondre son épais poil d’hiver. Mais Filou refuse catégoriquement, multipliant les prétextes bidon. Finalement Lilou doit se fâcher et Filou lui avoue la véritable raison : il abrite au sein de sa crinière un nid de petits oiseaux qui se nichent ainsi bien au chaud…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Charlotte et son cheval, Camomille et les chevaux, Théa Cavalière ou encore Triple Galop, Lilou et Filou s’inscrit dans la longue liste de BD de gags en une planche sévissant en milieu équestre, adressées à un public plutôt jeune et quasi systématiquement féminin. On l’ignore souvent, mais l’équitation est en effet l’un des sports qui compte le plus de licenciés en France (3ème, après le foot et le tennis). Et 83% sont des filles ou des femmes… essentiellement pour une raison anatomique, que nous ne développerons pas. Auteur complète sur cette série, Fanny Ruelle semble être elle-même pratiquante, étant donné la bonne connaissance du milieu équin, des particularismes techniques de la pratique et des sensations procurés, qui émerge de ce premier recueil de gags. Les planches autonomes de Lilou et Filou sont d’ailleurs publiés en 4ème de couv du magazine Cheval Star destiné aux 10-15 ans. Toujours de bon ton, les dialogues et le trait de dessin appliqué ne sont pas farouchement humoristiques, mais joyeux, bon-enfant, parfois proches de la naïveté de Sylvain et Sylvette, par exemple. La proximité de langage entre l’animal et sa petite cavalière est une autre comparaison avec cette série jeunesse. Un gros hic persiste toutefois : la percussion comique est très irrégulière. Tantôt les gags font un bide retentissant… tantôt ils sont inspirés. Ne soyons pas trop sévère : pour un premier album, c’est plutôt encourageant.