L'histoire :
Tomasu est comptable chez Aphrodyt, une entreprise de poupées sexuelles d'Arisu City. Célibataire et mal dans sa peau, il doit supporter un patron véreux et irascible qui passe son temps à le mépriser. Frustré et introverti pathologique, Tomasu ne peut s’empêcher de tester les modèles de poupées sexuelles imaginées par sa société. Il fait ça sur son lieu de travail, obéissant à des pulsions irrésistibles. Le problème, c’est qu’il se fait prendre sur le fait par ses collègues de bureau. Son patron lui demande d’arrêter ce genre de frasque et de faire le boulot pour lequel il est payé. Blessé à la joue en tombant du bureau avec la poupée, il a une mauvaise plaie. Tomasu rentre chez lui dans l’appartement où il vit avec sa mère. Quand il ne travaille pas, Tomasu rend visite à son ami d’enfance Usaji. Un personnage loufoque qui vit enfermé chez lui et portant un masque pour cacher son visage défiguré par un accident. Tomasu raconte ses déboires professionnels, mais aussi les détournements de fond qu’il couvre pour son patron véreux. Son ami lui explique que maintenant, il faut qu’il arrête de se faire marcher dessus. Il doit réagir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette dystopie conséquente (+ de 200 pages) scénarisée par Miki Makasu et dessinée façon manga par Benoit Bourget prend pour cadre la cité ultra moderne d'Arisu City. C'est là vit le jeune Tomasu, un comptable mal dans sa peau qui travaille au sein d’une firme qui fabrique des poupées sexuelles. Tout au long de huit chapitres, on découvre ainsi la vie de Tomasu, un personnage frustré, mal dans sa peau, sans aucune confiance en lui, qui vit seul avec sa mère. On découvre aussi que le seul ami qu’il possède vit caché chez lui portant en permanence un masque pour cacher son visage défiguré. C’est lui qui va pousser Tomasu vers le Live Memorium, une technologie puissante et illégale qui permet de revivre ses souvenirs tout en pouvant les modifier. Tomasu devient accro à cette machine diabolique. Il perd petit à petit pied, tandis que sa personnalité se transforme. Miki Makasu met en avant le changement de personnalité de Tomasu, ainsi que les conséquences inévitables et dramatiques dans son quotidien. Le dessin adopte un style caractéristique du manga (personnages asiatiques, lignes de fuite à profusion, découpage destructuré au gré de l'action ou des angoisses...), un sentiment renforcé par le format et la couverture souple de l'ouvrage. Son trait dynamique semi-réaliste dévoile idéalement la mégalopole futuriste et technologique dans laquelle vit Tomasu, ainsi que le mal-être qui s’y développe.